Grâce à Fred - Histoires de Sexe

Grâce à Fred

... tout est bon pour ne pas écarter les jambes. Fatigue, migraine, règles interminables, tu me sors n’importe quoi. Vous voyez le topo, Vincent ? ricana-t-il en me prenant à témoin. Avec votre fiancée qui aimait le sexe, ce devait être matin et soir, moi c’est deux fois par mois !

Très gêné, je piquai du nez dans mon assiette. Ce qui n’empêcha pas Bruno d’ajouter :

— N’ayons pas peur des mots, Anne est frigide. Et impossible de l’envoyer voir un sexologue.
— Chéri, tu as trop bu. On devrait aller se coucher, répondit-elle très gentiment.
— Pour faire quoi ? grinça son mari. Pour que tu regardes le plafond en attendant que cela se passe ? Merci !

Un ange passa les ailes chargées de dynamite. Pour faire diversion, je leur montrai une photo de Carole qui figurait encore dans mon portable, signe que je n’étais pas guéri. Ils quittèrent la table me laissant une sombre idée de la vie de couple.

Le lendemain, en longeant la plage pour arriver au club de kite, je remarquai une jolie brune, seule, allongée sur une serviette en train de lire un livre. De longs cheveux noués par un chouchou s’échappaient d’une grande casquette. Je m’approchai. Oui, c’était Anne. Cette fille que je n’avais pas osé trop détailler la veille était absolument sublime. Son petit bikini noir, tout simple, mettait en valeur son bronzage caramel. Plus petite et plus mince que Carole, elle avait des jambes superbes, un ventre plat et une très jolie petite poitrine. Rien à jeter.

— Bonjour, ...

... Anne. Bruno est déjà sur l’eau ?
— Bonjour, Vincent. Oui, il vient de partir, me répondit-elle en me renvoyant un joli sourire.
— Vous êtes ravissante dans ce petit maillot.
— Vous vous intéressez aussi aux brunes ? s’étonna-t-elle avec un air narquois. Excusez-nous pour hier soir. Mon mari avait un peu bu.
— J’étais très gêné pour vous. Je vous ai beaucoup admiré d’être restée si cool.
— Vous savez, il n’est pas comme ça tout le temps.

La phrase était accompagnée d’un sourire triste qui démontrait le contraire. Qu’une aussi jolie fille soit malheureuse me semblait inconcevable. Elle reprit la parole comme si elle éprouvait le besoin de se justifier.

— J’avais 19 ans quand je me suis mariée. Mes parents ont poussé à la roue parce qu’il est très riche.

J’aurai dû prendre du temps. L’argent ne fait pas le bonheur.

— Vous n’étiez pas amoureuse ?
— Je le croyais.
— Si vous ne l’êtes plus, c’est normal que vous n’ayez plus envie de lui faire l’amour.
— C’est vrai que vous savez tout de ma vie sexuelle, s’amusa-t-elle.
— Je ne sais rien ! J’ai juste la version de votre mari. À mon avis, tout est de sa faute.
— Comment pouvez-vous le savoir ?
— Je vous ai vu tous les deux, cela me suffit.
— Tu t’y connais en femmes ?

Le tutoiement soudain était accompagné d’un grand sourire. Je n’étais plus l’inconnu d’hier. J’étais un garçon qui la comprenait.

— Pas vraiment. Je n’ai jamais couché avec une fille sans être amoureux. Ça limite !
— Sentimental ?
— Oui, ...