Addicte (5)
Datte: 21/07/2018,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... sévérité avait disparu, on se voit vendredi prochain à la Galerie MR 13 Champs-Élysées vers 17h30 histoire de faire plus ample connaissance ?
Une réponse s’imposa même si j’ignorais tout de l’endroit, y compris l’adresse. Il serait temps plus tard de m’interroger sur ce qui m’attendait.
– J’y serai...
Sans me laisser le temps d’approfondir ou de leur proposer de s’asseoir devant un rafraichissement, mon amie déposa une petite enveloppe sur le comptoir avant d’ouvrir la porte d’entrée.
– Je t’ai noté le rendez-vous et d’autres infos nécessaires, pour le reste amuse-toi un peu, c’est de ton âge.
Elles disparurent aussitôt dans l’escalier tandis que je restai sonnée par la brièveté de la visite. Les cinq cents euros en billets de 50 dans l’enveloppe m’empêchèrent de croire à un rêve.
J’avais par moments l’impression de grandir trop vite depuis mon arrivée, sans doute en était-il ainsi de toutes les nanas qui prenaient leur indépendance. Quoiqu’il en soit, la joie du shopping avec Juliette pendant sa pause m’avait ramenée à l’adolescence, quand on trainait les boutiques entre copines à Orléans, même si le choix était plus grand ici. Elle ne semblait pas affectée par notre histoire au bar la semaine passée, ou elle ne s’en souvenait pas.
On avait trouvé dans un magasin sympa du 11ème une chemise-tunique blanche en mousseline de soie qui tombait à mi-cuisses, serrée à la taille par une ceinture tressée de la couleur de mes cheveux et des sandales lacées sur le ...
... mollet, l’ensemble conseillé par Agnès dans sa lettre. Elle me demandait de lui faire confiance mais de rester discrète, le milieu du cinéma se satisfaisait du culte du secret.
– J’ai largué mon mec, lança Juliette sans donner l’impression d’en souffrir à peine installée à la terrasse d’un bistrot après le shopping.
Un simple « Ah ! » de ma part souligna la surprise malgré le désir d’en savoir plus. Je tenais à notre amitié naissante, trop pour la mettre en danger. L’absence de jeunes dans mon entourage se faisait sentir comme un manque.
– Les relations à distance ce n’est pas mon truc, continua-t-elle flegmatique, et quand il était à Paris c’était pour passer tout son temps chez lui à m’étouffer avec des questions sur mes fréquentations. Je ne voulais pas me sentir prise au piège d’un mec qui voulait régir ma vie.
À aucun instant le sourire ne donnait l’impression d’être forcé, Juliette évoquait sa rupture comme un fait acquis, non comme une défaite. J’enviais sa désinvolture dans un moment pareil.
– Je veux être une nana avec quelqu’un, pas la nana de quelqu’un, tu comprends ? Et puis… hésita-t-elle espiègle, on n’était pas du tout synchro côté baise. Les premières fois, je veux bien, mais avec lui c’était devenu franchement la rengaine dès le début. Jamais je n’aurais cru m’emmerder en faisant l’amour.
Oups ! La liberté de penser entraînait une libération du langage, le vernis s’écaillait. Un rire franc tinta à mes oreilles.
– Quoi ? gloussa Juliette ...