Cheat-Code (12)
Datte: 14/07/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: Clover, Source: Xstory
... pas te mettre dans les ennuis, je t’en prie, arrête.
Mon cerveau carburait à plein régime, ce qui, vu la situation, revenait à patiner dans la bouillasse. Je tentai « Inverse son goût pour la violence ! ». Le fiancé tressaillit, ses pupilles se dilatèrent un court instant, mais il ne relâcha pas son étreinte pour autant.
Merde merde merde. Évidemment. Pas besoin d’aimer la violence pour y avoir recours.
La foule de curieux s’agitait. Peut-être que quelqu’un allait enfin se sortir les doigts et rameuter un flic ? Peut-être même que les vigiles de mon taf débarqueraient avant que je décède ? Restons positifs !
Sans grand espoir, je grillais ma dernière cartouche. « Lecture de pensée. » Le timbre d’éboulis du fiancé gronda dans ma tête « Putain, je ne pouvais pas rêver mieux comme situation. Elle pourra plus rien me refuser maintenant. »
C’est quoi la baise, comme disent les Anglais. La situation lui plaisait ? Boosté par l’adrénaline qui pulsait dans mes veines, je tentai de donner un sens à la situation. Les paroles de Sandra me revinrent alors en mémoire, celles de notre discussion sur l’oreiller en forme de chiottes.
Mais bien sûr !
— Activation de la compétence voyeurisme, pensai-je. « Maintenant, s’il te plaît bordel parce que je doute que mon champ de vision qui rétrécit soit parfaitement normal ! »
— Compétence voyeurisme niveau 1 – acquise.
Je n’hésitai pas une seconde et appelai « Activation voyeurisme » sans quitter le fiancé du ...
... regard.
Tout me parvint dans un flash qui me brûla la cervelle, comme si un neurochirurgien y jouait du tison. Dix minutes d’existence de ce type en train de m’étrangler se gravèrent dans mes propres souvenirs, comme s’ils m’appartenaient.
Et quels souvenirs !
Malgré le danger et le stress, je ressentis une puissante onde d’excitation à les revivre. Ou plutôt à les vivre tout court ? Voir quelque chose pour la première fois tout en ayant la certitude de l’avoir déjà vécu est une expérience particulièrement déroutante, ça et le fait de se sentir dans le corps d’un autre, dans un endroit inconnu.
L’endroit en question était une pièce en béton orné d’un énorme miroir sur tout un pan de mur. Une table en métal cernée de deux chaises y faisait office d’unique mobilier.
— C’est risqué, on ne devrait pas, dit une jeune femme blonde des plus mignonnes, dont le timbre enjoué indiquait qu’elle n’en pensait pas un mot.
— J’avais trop envie de toi, dis-je, enfin dit le fiancé plutôt – rhâ que c’est perturbant ! -. T’inquiète, j’ai vérifié, il y a personne de prévu.
Yes ! Hypocrisie de cette enflure : confirmée !
— Tu sais qu’on peut jamais savoir, dit-elle, ses lèvres pulpeuses étirées en un sourire aguicheur, clairement excité par le risque d’être surprise.
Dans le reflet du miroir, je me vis dans la peau de mon étrangleur en train d’enlacer la jeune femme. Un détail me prit de court. Un détail qui, à la réflexion, crevait les yeux vu le contexte : tous deux portaient des ...