1. Cheat-Code (12)


    Datte: 14/07/2018, Catégories: Divers, Auteur: Clover, Source: Xstory

    ... il fallait m’en parler, pas me tromper avec le premier blaireau venu.
    
    Sandra m’aperçut la première. Le fiancé, captant sa réaction, se retourna avec une vivacité qui dut lui faire craquer les vertèbres. Son visage semblait avoir été conçu par des scientifiques en tampons hygiéniques pour tester leur capacité d’absorbation de fluides. Enfoiré de veinard.
    
    — C’est lui ? beugla-t-il pour en faire profiter les curieux rassemblés. C’est bien lui ?
    
    Sandra acquiesça, et répondit quelque chose que je n’entendis pas.
    
    — Tu te fous de moi ? Avec un gringalet pareil en plus ? T’es vraiment une salope sans amour propre !
    
    Cette insulte me fouetta les sangs. Pas celle sur mon physique, j’avais déjà entendu bien pire – comme la fois où une fille de mon lycée avec qui j’avais tenté de fricoter m’avait répondu qu’elle ne sortait pas avec des mecs qui ont l’air d’avoir marché sur une mine dans un champ de gravier – non, l’autre, sur Sandra.
    
    Parce que bon, mine de rien, je me sentais quand même responsable de la situation dans laquelle elle se trouvait. Sans l’Interface, elle n’aurait pas trompé son mec. Enfin, si, peut-être, mais pas avec moi, et sûrement plus discrètement. Et puis, même sans cette culpabilité, je ressentais envers la jolie hôtesse quelque chose de plus profond qu’une simple attirance sexuelle. Pourtant, je ne la connaissais pas vraiment. Mais peut-être que le fait simple qu’elle ait été ma première fois la plaçait dans une ligue à part ?
    
    Peu importe. ...
    ... J’avançai et balançai :
    
    — Hé... c’est... euh... Pas très gentil de dire ça !
    
    Purée. J’étais à l’improvisation ce que Bernardo – le pote de Zorro – était au chant lyrique : un gros incapable !
    
    Piqué par mon intervention, l’apollon approcha à deux doigts de ma face, et m’adressa un rictus digne d’un type qui vient de s’asseoir cul nu sur une poignée de punaises. Le bourrin me dépassait de deux têtes, et d’au moins 6 tonnes de muscle. Facile. Je vous laisse deviner la couleur du cœur qui le surplombait. Petit indice : ça commence par NO et ça finit par IR.
    
    — Tu crois que tu peux jouer les caïds juste parce que t’as baisé ma fiancée ?
    
    Je fus le premier étonné par le fait qu’il ne me colle pas une patate pour ponctuer sa phrase. J’avais même serré dents et fesses en prévision. Heureusement, remarquez. Parce que s’il s’amusait à me fracasser le pif, il risquait de bousiller mes lunettes, et donc, l’Interface.
    
    — Éric. Je t’en prie, plaida Sandra. On peut en discuter entre adultes. Mais arrête de faire une scène devant mon travail. Je t’en supplie.
    
    — Fallait y penser avant de troncher ce connard au lieu de bosser, justement ! T’as tout gâché putain !
    
    — Hé ! Laisse Sandra tranquille, parvins-je à éructer sans trop bafouiller. Elle n’y est pour rien.
    
    Le fiancé reporta son attention sur moi, et son rictus s’élargit. Étrangement, son attitude presque joviale me terrorisait bien plus que s’il s’était contenté de me cogner dessus. Un peu comme s’il se délectait de la ...
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