1. Agnès ou l'écume des jours... (1)


    Datte: 12/07/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... trahisse ce qui s’était passé. Seule une voyageuse avait l’esprit troublé par la vision d’un couple sortant des toilettes d’un train où une seule personne avait déjà bien du mal à tenir… Un voyage pourtant long et fastidieux, mais qui laisserait quelques souvenirs à ces deux-là ! Lucie griffonna sur un papier un merci, posa sur ce dernier un baiser rouge de gloss et à l’heure de quitter la rame, le glissa subrepticement dans la poche de son amant occasionnel.
    
    — oooOOooo —
    
    Le repas qui mijotait embaumait la cuisine d’Agnès. Louis venait d’appeler et il serait en retard, une histoire de train, de grève, enfin elle n’avait retenu que ce foutu mot « grève ». Insupportables ces agents des chemins de fer, agaçants même de retarder le retour du maitre des lieux. Il était à la gare d’Épinal et maintenant il serait là dans une bonne heure. Une énième fois, elle mouilla sa viande, pas question qu’ils dinent d’un poulet racorni et sec. Elle devenait nerveuse, comme si le fait d’attendre la rendait fébrile. Elle se dit que finalement sa belle toilette était de trop. Elle repassa par son dressing et sa jupe ainsi que son chemisier furent avantageusement remplacés.
    
    Un petit négligé vaporeux qui ne cachait vraiment rien de ses formes vint prendre place sur les épaules de la belle. En y regardant de plus près, la petite touffe de poils de son pubis se remarquait aussi bien qu’un nez au milieu d’un visage. La poitrine que rien ne secourait si elle était lourde ne tombait ...
    ... cependant pas outrageusement. Les tétons avaient durci et ils étiraient la mousseline de ce déshabillé aux couleurs chamoisées. La pendule de l’entrée, comtoise de bois au balancier de cuivre jaune, égrenait des secondes longues à pleurer. Mais l’oreille exercée d’Agnès perçut soudain le ronronnement des deux vantaux du portail électrique. Le mâle était tout proche.
    
    Elle respira plus intensément, gonflant sans le vouloir cette poitrine qui déjà avançait d’une manière presque indécente. Espiègle, elle vint se coller à la porte, de façon à ce qu’il ne la voie pas de suite à son arrivée. Mais elle manquait de patience et dès que la poignée de la porte d’entrée tourna sur elle-même elle se précipita. Louis fut happé par deux mains blanches et fines. Il n’eut que le temps de lâcher son bagage et reçut dans les bras les cinquante-huit kilos de la femme qui lui sautait au cou.
    
    Le baiser échangé avait un gout de bonheur. Mais l’homme ne manqua pas de faire un parallèle entre celui-là et un autre donné dans un endroit des plus insolites, dans un tortillard. Agnès sentait bon la rose et ses lèvres se collèrent à celles de son mari. Les langues se reconnurent, se retrouvèrent et s’apprécièrent de nouveau. Seul le souffle coupé permit l’arrêt de ce pâlot spontané. Mais c’était simplement pour mieux le renouveler. Bien sûr, ces embrassades n’avaient qu’un but pour Agnès, faire savoir à son mari qu’elle avait trop attendu.
    
    Elle avait d’une seule main, attrapé son cou et alors qu’il la ...
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