1. Samia - 52 Un week end à la campagne.


    Datte: 10/07/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Mia-michael, Source: Hds

    Le vin et le chocolat, ça m’a fait du bien, un rayon de soleil dans une nuit noire. Il n’y a qu’une chose de positive dans cette affreuse punition que nous inflige mon beau père... c’est Ailla. Elle est belle et intelligente et elle sent bon. Je sais bien qu'elle ne doit pas être facile à vivre, mais c’est elle, le vrai rayon de soleil.
    
    Et puis, j’ai un plan. Pas un plan foireux comme le casse, un plan qui va nous sauver. Sainte Sara veille sur nous, pauvres Roms rejetés de partout et...
    
    — Samia !
    
    — Oui, la Voix, mais j’ai pas le moral... Bon, j’ai Ailla, le vin, le chocolat...
    
    Un peu avant 22 h, les gens quittent le bar. On se rhabille et on s’en va aussi. Ailla sait où sont nos chambres... enfin, nos chambres, c’est une façon de parler. On dort dans le dortoir n° 8. Dans cette très grande pièce, il y a des rangées de minces matelas posés directement sur le sol et dans un coin, un tas de couvertures crasseuses.
    
    La salle de bains et les toilettes consistent en quelques seaux. Bonjour l’hygiène et les odeurs. Il y a heureusement une grande fenêtre ouverte, je vois même la lune...
    
    Ailla sait aussi qui est le chef de cette chambre. Madame Lóng dirige tout le groupe, mais chaque chambre a une dure à cuire qui fait la loi. Ailla est un génie, je crois l’avoir déjà dit. Elle va s’incliner devant une grosse Chinoise. Elle lui parle et la fait rire ! Cette fille est...
    
    — SAMIA !
    
    — Oui, d’accord la Voix.
    
    Je disais qu’elle la fait rire et la Chinoise lui ...
    ... caresse même la hanche et les fesses. Elle ne va quand même pas passer la nuit là ? Non, heureusement, elle revient vers nous. Intriguée, je lui demande :
    
    — Et alors ?
    
    — Je te dirai ça demain, je suis crevée.
    
    Elle se couche sur un des matelas en ajoutant :
    
    — Va chercher des couvertures.
    
    — Il n’en reste que deux, les filles ne vont pas me laisser les prendre.
    
    — VAS-Y !
    
    — Oui...
    
    On me donne quand même les deux dernières couvertures, mais c’est peu pour trois personnes. En me couchant, je demande à Ailla :
    
    — Je peux me mettre contre toi ?
    
    — Oouiii.... Maintenant, tais-toi.
    
    Julien se couche lui aussi derrière moi et il me colle. Je le laisse faire, pour une fois.
    
    ***
    
    Au milieu de la nuit, on est réveillés par la lumière du plafonnier et une voix qui crie un truc en chinois. En fait, ce n’est pas le milieu de la nuit, mais l’aube. Il doit être horriblement tôt. Je vais vite faire la file pour pouvoir m’asseoir sur un des seaux. C’est pressé. Ailla me dit :
    
    — Laisse tomber, on peut aller ailleurs.
    
    Comment elle sait ça ? Cette fille est... non, j’ai rien dit ! On sort dans une cour qui donne sur un champ, il y a plusieurs tranchées et des filles qui se soulagent, pantalons baissés. Et le papier pour s’essuyer ? Et la douche ?
    
    De là, on va manger du riz collant avec un peu de légumes et des bananes mi-jaunes, mi-noires. Ensuite, on doit toutes se mettre en rang dans une autre cour. Là, tous ceux qui ne sont pas en orange viennent faire leur ...
«1234»