1. Franc


    Datte: 06/07/2018, Catégories: fh, fplusag, Collègues / Travail Oral pénétratio, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... voisine. Allongée dans le lit, sur le dos, râlant doucement, la femme semble étouffer. Il appelle le SAMU qui lui indique les premières mesures à prendre en attendant l’arrivée de l’ambulance de réanimation. Une demi-heure plus tard, la malade a été emmenée aux urgences, il se retrouve avec deux enfants traumatisés sur les bras. Heureusement, Franc étant l’aîné dans sa famille, il s’est souvent occupé de ses sœurs. Il reste auprès d’eux, réfléchissant à ce qu’il va faire au matin, dans quelques heures. C’est Rémy, le garçon qui le secoue. Le sommeil l’a pris sur le canapé vers cinq heures.
    
    — Monsieur, il faut que je me lève pour aller au collège. Je m’occupe de ma soeur, j’en ai l’habitude.
    — D’abord je m’appelle Franc. Et puis tout le monde se tutoie. Bien, à midi, comment va-t-on faire ?
    — Ma sœur et moi, nous mangeons à la cantine comme maman travaille. Le soir je rentre seul, la maman d’une copine ramène Pauline.
    
    À midi, il s’est rendu à l’hôpital, pour prendre des nouvelles de la maman et la rassurer. Pendant trois jours, il va voir la malade, joue au grand frère, sans trop de peine ni de soucis. Le samedi, Isabelle, la maman est autorisée à sortir. Elle lui demande de prendre sa Clio, les enfants l’accompagneront. Les retrouvailles de la famille font plaisir à voir. L’après-midi, il propose de faire quelques courses pour sa voisine. En échange, elle l’invite le dimanche à midi.
    
    Franc n’avait jamais trop prêté attention à cette femme. Environ quarante ans, ...
    ... pas très grande, mince, des robes très discrètes, il la voyait peu, elle attendait probablement qu’il soit parti pour sortir. Aussi, il se demande comment s’habiller, de quels sujets ils pourront discuter. À son coup de sonnette, c’est Rémy qui est venu ouvrir. Pauline est derrière lui, il les embrasse comme tous les jours.
    
    — Maman, c’est Franc, tu peux venir.
    
    C’est une agréable surprise. Si la silhouette n’a pas changé, c’est l’apparence qui est modifiée. Au lieu d’une tenue discrète, c’est une robe claire qui affine la taille d’Isabelle. D’autant que l’hôpital l’a amincie si c’était possible, son teint blanc est rehaussé par un léger maquillage.
    
    — Bonjour Madame. Comment allez-vous ?
    — Beaucoup mieux. Je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour les enfants, monsieur, ils m’ont raconté hier au soir, vous êtes formidable.
    — Dites, vous n’allez pas vous dire monsieur ou madame, leur dit Rémy, sinon on ne s’en sortira pas.
    — Rémy a raison, je crois que le plus simple est Isabelle et Franc, reprend l’invité.
    
    Le repas soigné, a dû demander beaucoup de travail. Les enfants ont moyennement aimé, eux qui préfèrent pâtes, purée, riz et beefsteaks hachés. Franc a apprécié, mais il a bien été le seul, Isabelle n’ayant pas grand appétit. Après le café, la conversation a langui, les deux adultes ne se connaissent pas, seules les circonstances les ont réunis. Elle se juge vieille avec ses quinze ans de plus que son hôte. Lui ne sait pas quels sujets ...
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