1. Histoire des libertines (25) : Anne d’Autriche, la régente calomniée.


    Datte: 27/06/2018, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... n'a que 5 ans, et son frère Philippe n'en a que 3. Chacun s'attend alors à un revirement politique de première ampleur : l'on pense que la reine rappellera tous ses anciens amis, disgraciés par l'intransigeance de Richelieu, et qu'elle s'empressera de conclure la paix avec l'Espagne, dont le roi Philippe IV n'est autre que son propre frère. Mais il n'en est rien et la reine prend le contrepied de ce à quoi tous s'attendent : les bannis et les persécutés demeurent où ils sont, et la guerre avec l'Espagne continue (elle durera d'ailleurs jusqu'en 1659). Cet incroyable revirement de situation sema la rumeur partout : si la régente continuait ainsi, c'est parce qu'elle était l'amante du cardinal Mazarin.
    
    Jusqu’à la mort de Louis XIII en 1643, le jeune dauphin est considéré comme son fils, au cours de la Fronde, une nouvelle rumeur affecte la reine : Louis XIV ne serait pas le fils de Louis XIII. Qui est le père? On avance le nom de Mazarin, qui est le parrain de Louis XIV, un modèle, voir un père spirituel pour le jeune roi.
    
    Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin étaient-ils amants?
    
    Dès le début de la régence, la Cour, frappée par l’unité d’inspiration qui préside aux destinées du royaume, avait conclu que la veuve de Louis XIII avait trouvé dans le cardinal un amant qui la consolait de ses déboires passés. Sans qu’il soit possible de nier l’inclination d’Anne pour son favori, et l’influence de ce sentiment sur la politique française, il ne faudrait pas raisonner en ...
    ... auteur de mazarinades et faire de la reine un jouet entre les mains d’un intrigant italien.
    
    Selon l’historienne Claude Dulong, experte des onze lettres autographes d’Anne d’Autriche à Mazarin, il y aurait bien eu des rapports charnels entre eux. Mais assez tardivement, vers la fin de la Fronde, entre janvier et août 1652.
    
    La reine avait alors 50 ans, le cardinal un an de moins. Evoquant ce point de vue dans le chapitre qu’il signe à ce sujet dans le livre collectif «Les énigmes de l’histoire de France» récemment paru aux éditions Perrin, l’archiviste-paléographe Thierry Sarmant, conservateur en chef au Service historique de la Défense où il dirige le Centre historique des archives à Vincennes, souligne ne pas le partager. «En l’absence de témoignage décisif, la liaison charnelle paraît matériellement possible, mais psychologiquement peu plausible», estime-t-il. Il argumente ainsi cet avis : «Anne d’Autriche, imbue de son rang, pénétrée de la grandeur de sa fonction, confite en dévotion, aurait-elle fait entrer dans son lit un homme de médiocre naissance, revêtu d’un caractère ecclésiastique… et qui plus est parrain de son fils? Mazarin, dont la sexualité semble avoir été assez indécise, dont aucune aventure féminine ou masculine n’est assurée avant son ministère, était-il assez imprudent ou audacieux pour entretenir une relation qui aurait pu se retourner contre lui?»
    
    Une liaison que quelques historiens nient encore. Et pourtant, les onze lettres d'Anne d'Autriche à ...