1. Deux heures avant la fin (1)


    Datte: 20/06/2018, Catégories: Divers, Auteur: The Dog, Source: Xstory

    ... escouade et la protégerait jusqu’à la fin. Lui-même se trouve dangereusement amoureux, mais également incapable d’ignorer ce sentiment profond. Cette douce lame qui caresse son âme lui fait oublier les immondices et atrocités qui se sont entassées dans son esprit au long de sa carrière.
    
    Depuis qu’il a croisé cette femme merveilleuse, chaque morceau de son temps libre est consacré avec ou contre son gré à penser à elle. Sa petite taille et sa mince silhouette qui la rendent si fragile de l’extérieur, et cette incroyable force qui se dissimule presque parfaitement derrière son regard émeraude... Et ce hasard qui croise si souvent leurs chemins, ce cruel hasard qui aide son sadique esprit à le torturer avec ses fantasmes... Rien pour l’aider.
    
    Pas de relation entre membres de l’équipage. Le règlement, qu’il a lu et relu durant les mois insoutenables pendant lesquels il espérait une réponse positive à sa promotion, est formel. Et malgré tout, Ulrich a raison. L’ours Russe Sergei ne peut s’empêcher de penser à elle dès qu’il franchit le seuil de ses appartements, si vides de la moindre trace d’un quelconque souvenir d’une quelconque personne ou d’un quelconque endroit, qu’on le croirait inhabité.
    
    Sous la douche, il pense à elle. Lorsqu’il s’en va arpenter les couloirs nocturnes vides et silencieux pour aller regarder la Terre dans le pavillon panoramique, il pense à elle. Lorsqu’il soupire seul dans son lit en étreignant ses draps, il pense à elle. Et en cet instant, il ...
    ... pense à elle.
    
    Il secoue la tête vainement, elle ne veut pas sortir de sa tête. Il soupire, ouvre sa combinaison et la laisse tomber négligemment au sol avant de se diriger vers la douche. Il fait couler l’eau brûlante sur son corps lisse aux reliefs impressionnants. Il revoit son regard vert pétillant qui croise le sien, son visage délicat au teint pâle, ses pommettes rougies. Il sent le toucher délicat de ses fines mains qui s’agrippent à ses biceps lorsqu’il la rattrape, son poids presque insignifiant pour une personne aussi intensément troublante. Son parfum discret et sucré lui revient, l’odeur de ses mèches bouclées qui frôlent ses fines épaules, la vue interdite de sa moyenne poitrine moulée sous sa combinaison... Il imagine ses doigts rugueux se poser sur son fin menton, ses fines lèvres au sourire timide qui s’approchent des siennes... Il revient à lui, lâchant un long soupir de frustration.
    
    En sortant de la douche, l’envie lui prend comme souvent d’aller passer une heure ou deux dans le pavillon panoramique. Il attrape une nouvelle combinaison de son placard mural, plus confortable mais pas moins formelle pour son grade. Comme chaque nuit, il constate avec satisfaction qu’il est le seul à avoir l’idée de se promener dans le vaisseau à ces heures. Dans le pavillon, il se pose à sa place habituelle, au plus près de la vitre, face à la Terre dans toute sa sphère. Ici, aucun bruit. Seuls les crépitements et grésillements légers des machines aux diodes dansantes, qui ...
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