1. Deux heures avant la fin (1)


    Datte: 20/06/2018, Catégories: Divers, Auteur: The Dog, Source: Xstory

    ... railleries se taisent. Pendant quelques secondes.
    
    « —C’est dommage, reprend la Japonaise. Tout ça m’avait pourtant rappelé une précieuse information que je devais te donner à son sujet... »
    
    Jane reste muette, décidée à ignorer les sarcasmes sans limite de son amie. Comment peut-elle être si crue dans sa personne ? Et comment peut-elle avoir toujours de la ressource ? Depuis les quelques semaines qu’elle la connaît, jamais elle ne l’a vue à court de munitions dans quelconque domaine. Une femme aussi compétente peut bien se permettre d’être aussi sûre d’elle. Et elle est si belle de sa silhouette élancée, de ses longs cheveux noirs et lisses, de son fin visage aux traits si félins... Un pur concentré de charisme d’un dynamisme déroutant.
    
    Jane la déteste en cet instant de faire ainsi bouillir son esprit. Elle brûle d’envie de lui demander cette « précieuse information », mais elle sait qu’en attendant un peu, Kazumi ne saura se retenir très longtemps.
    
    * * *
    
    « —Fais attention ? lui dit Ulrich d’un air déconcerté quelques mètres plus loin. Tu te mets à rêvasser dès que tu la vois et une fois qu’elle te saute dans les bras, tu la refroidis façon FSB ! »
    
    L’Allemand surexcité se met à mimer une scène aux expressions délurées. « Oh, fuck me like a Tsar, my big Russian bear ! », fait-il avec des yeux de biches et une horrible voix aiguë. « YA ub’yu tebya ! (Je vais te tuer !) » imite-t-il en rehaussant exagérément les épaules et en bombant le torse, avec une voix ...
    ... grave peu convaincante et un accent Russe trop caricatural.
    
    « —C’est pas ce que je voulais dire, répond froidement Sergei.
    
    —Je sais, rétorque Ulrich. T’es juste absolument pas doué avec les femmes.
    
    —On parle de toi ? répartit le Russe.
    
    —D’accord, j’ai une approche un peu... spéciale. Mais crois-moi, ça finit tôt ou tard par porter ses fruits. Tu verras.
    
    —Plus tard que tôt, à mon avis. Et avec au moins une bouteille de descendue et l’accord du désespoir.
    
    —C’est bien, se vexe l’Allemand. Reste poète et ignorant des femmes si tu le souhaites. En attendant, moi, je sais comment réagir quand une telle femme me saute dans les bras. »
    
    Sergei se sépare de son ami bruyant et agité devant sa soute vide et silencieuse. Il n’est pas d’humeur ce soir à rejoindre ses semblables autour des tables animées par leur énergie débordante. Il n’y est pas souvent d’humeur ces derniers temps, d’ailleurs. Lui pourtant habituellement si friand de ces soirées riantes aux jeux de dés et de cartes divers et variés, aux bras de fer et autres jeux de couilles puérils, aux milles histoires tantôt trop fantasques pour être crues, tantôt trop tristes et réelles pour être oubliées. Ces soirées vivantes en compagnie de sa seule grande et chaleureuse famille.
    
    Il compose le code de ses appartements, qu’il avait même changé pour mettre le numéro de matricule de cette femme afin de ne pas l’oublier. Il avait décidé que si les négociations avec les aliens échouaient, il la prendrait dans son ...
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