1. Les Beltaynes (1)


    Datte: 20/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Lewis Lestrange, Source: Xstory

    ... voulez-vous que je vous détartre si vous êtes crispée à ce point ? »
    
    Jeanne sortit du cabinet en compulsant son téléphone portable. Pas d’appel de Chloé. Pas de SMS. La chance lui souriait-elle ?
    
    Les écouteurs de son MP3 vissés dans les oreilles, elle monta à bord du bus qui devait l’amener à la fac. Elle s’assit sur le premier siège disponible, ouvrit son sac, en tira le Rubinesco, et se plongea dans sa lecture. Une petite tape amicale sur le genou lui fit lever la tête. Jeanne sourit, interrompit la musique de son baladeur, et salua le garçon qui lui faisait face.
    
    « Guillaume ! Tu as passé de bonnes vacances ?
    
    — En famille », répliqua Guillaume avec une moue. « Réponse assez éloquente ? »
    
    Jeanne sourit.
    
    « Et toi ? », demanda Guillaume. « Tu souris comme un quidam se relevant des suites d’une gastro. Des soucis, ma Jeanounette ?
    
    — Rien d’important », répliqua Jeanne.
    
    « Trop de révisions », trancha Guillaume, d’un signe du menton vers le Rubinesco. « Ne va pas t’épuiser avant l’examen, toi qui veux majorer.
    
    — Je ne veux pas majorer ! », se récria Jeanne en haussant les épaules.
    
    « Ah, voilà un sourire, un vrai », se félicita Guillaume avant d’ajouter, levant poing et avant-bras à la verticale et les baissant aussitôt : « Yes ! J’ai réussi !
    
    — Fais le malin, tu as raison », dit Jeanne avec un petit éclat de rire.
    
    « Absolument. D’ailleurs, si tu ne majores pas, ce sera moi.
    
    — Toi ? »
    
    Cette fois, Jeanne souriait franchement. ...
    ... Guillaume avait rencontré de nombreuses difficultés pendant le premier semestre, et avait récolté une forte provision de notes médiocres en contrôle continu. Il riposta :
    
    « Les vacances en famille ont cela de bon qu’elles laissent à l’étudiant de L1 un temps considérable pour approfondir ses connaissances, Madame la Présidente, et...
    
    — Madame la Présidente ?
    
    — Bien sûr : puisque tu vas majorer, tu finiras à l’école de la magistrature, et moi, bon deuxième, je deviendrai bâtonnier. Dans dix ans, je plaiderai devant toi les plus mystérieuses affaires du département de la Somme, et...
    
    — De la Somme ?
    
    — Ah, Amiens ! Ses... euh... boulevards... Ses boutiques... Son, euh... réseau de téléphonie mobile... »
    
    Jeanne riait désormais de bon cœur. Guillaume arrêta son boniment et la fixa de son regard.
    
    « Après le cours, je te défie à Street Mortal. Cette ville est trop petite pour nous deux, Jeanounette.
    
    — C’est gentil, mais...
    
    — Mais rien du tout. Pour déstresser, rien de tel qu’un bon jeu de baston. Et je t’offre le déjeuner, si toutefois mon modeste studio convient à Madame la Présidente des Assises du Bas-Rhin.
    
    — Du Bas- Rhin ? Je croyais qu’on était à Amiens ?
    
    — Non, on est à Nanterre », observa Guillaume. « Mais j’ai toujours trouvé très drôle l’idée d’Assises du Bas-Rhin. »
    
    Jeanne lui expédia une petite tape sur le genou.
    
    « T’es con.
    
    — Sans l’ombre d’un doute. Et, avez-vous remarqué, chère Jeanne ?
    
    — Quoi ?
    
    — Il est peu d’attitudes plus ...