Tout est dans la nuance - Histoires de Sexe

Tout est dans la nuance

— Chéri, si on allait au ciné ce soir, pour la Saint Valentin ?
— Bonne idée. Je pensais t’emmener au restau, mais en s’y prenant bien, on peut faire les deux.
— Merci, tu es un chou.
— Que veux-tu voir ?
— 50 nuances de Grey.
— Si ça te fait plaisir. Je ne peux rien te refuser, surtout aujourd’hui.

Cela ne m’emballe guère, mais que ne ferais-je point pour ma belle ! Je me suis déjà renseigné sur un site de critique de cinéma. Apparemment nous allons voir une grosse daube. Des spectateurs s’y sont endormis, d’autres ont quitté la salle avant la fin du film. Je crains le pire. D’un autre côté nous sommes un peu contraints et forcés, les autres films étantMaya l’abeille ouBob l’éponge !

Comme attendu, nous ne sommes pas déçus. Un film peine à être plus chaud que le dernier Disney. Même pas de quoi me donner une demie-molle. Un comble pour un film de ce genre. D’autant plus que l’acteur principal semble aussi expressif qu’un poulpe neurasthénique atteint de paralysie faciale.

— Serais-tu capable de me faire la même chose ? me demande ma compagne.
— Moi, non. Tu me connais, mon surnom est patte de velours.
— En tout cas je ne me suis pas ennuyée. Quoique ça se termine en queue de poisson…
— Si le film marche bien il devrait y avoir une suite. Nous n’avons vu que la tête du poisson.
— J’aimerai bien savoir ce que ça fait de se retrouver dans cette situation.

Sa dernière phrase ne me laisse pas indifférent. Elle voudrait bien sans le vouloir tout en le ...

... voulant. Elle toujours si prude, c’est la première fois en quinze ans de mariage que je la vois se lâcher un peu.

— Si tu le désires, je t’attacherai au lit, et je t’épilerai le maillot, poil par poil. À la chinoise.
— Tu ferais ça ?
— Pour te faire plaisir je suis capable de tout. Comme nous sommes à la Saint Valentin, je te laisserai une petite houppette en forme de cœur.
— Je savais que tu étais un grand romantique.

La nuit est courte, chaude et tendre.

oooOOOooo

Sa réflexion ne me laisse pas de marbre. Dans la semaine j’établis un plan de bataille. Tout d’abord il me faut trouver un lieu adéquat. Je dois pour cela demander de l’aide. Jean-Michel, mon vieux complice devrait me fournir une maison. Mais je dois d’abord lui expliquer mes raisons.

— Tu veux te livrer à une séance dominant-dominée avec Nathalie ?
— Oui, je veux lui faire une surprise, un genre de cadeau. Aussi si tu pouvais me prêter la maison que tu as presque entièrement restaurée, je t’en serais gré.
— Sans problèmes, mais il faut que tu me donnes des détails, tu m’émoustilles !
— Je comptais bien t’en donner, car je voudrais faire quelques aménagements.
— Tu attises ma curiosité… Si je t’aide, me permettras-tu d’utiliser tes aménagements avec Annabelle ?
— J’y compte bien.

Je m’imagine Annabelle dans certaines positions, je ne peux m’empêcher de rire et de fantasmer. Son épouse étant une grande et belle femme distinguée, à la limite cul serré, fort peu susceptible de se soumettre à ce ...