1. France Rurale (1)


    Datte: 16/06/2018, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    Né avant la Grande Guerre, c’est du haut de mes 15 ans que j’ai vécu dans la liesse populaire, la fin de la Der des Ders, louant ce fameux traité de Versailles y mettant fin en 1919, sans nous rendre compte qu’il portait en lui, les germes de ce qui allait arriver 20 ans plus tard. Le désir de revanche était tellement présent que nous voulions tous, le Tigre le premier, mettre le Boch à plat.
    
    Je suis né le cinquième, précédé par deux frères puis deux sœurs, et la maigre ferme familiale ne pouvait pas nous nourrir tous. Enfant chéri de ma mère, parce que moins fort, plus chétif que les autres, elle a dû céder, toutefois, lorsque mon père a décidé de me placer, comme valet à tout faire, dans une propriété du Sud de la France au moins dix fois plus importante que la nôtre.
    
    Il m’a accompagné à la gare, me donnant quelques francs, et m’a rassuré en me disant que Pierre, le père, m’attendrait à l’arrivée. J’en avais gros sur le cœur, et même si les dernières années dans les champs m’avaient un peu plus étoffé, je conservais mon air juvénile, malgré mes 19 ans, mais en paraissant 15 sous mes vêtements empruntés à mon frère aîné, et bien trop grands pour moi.
    
    Une fois sur le quai, j’ai eu devant moi la vision d’un homme immense, débordant de virilité, puissant, ses poils sortant du col de sa chemise, de ses manches, la barbe, pourtant rasée de près, lui mangeant le visage.
    
    — Bienvenue chez nous, Marc. Je sais que tu n’es pas taillé comme un colosse, ton père me ...
    ... l’a dit, mais tu es volontaire et tu connais le travail de la ferme.
    
    — Merci Maître.
    
    — Pas question de Maître ou de Monsieur... Je suis Pierre et tu seras Marc pour tout le monde.
    
    Avec mon maigre bagage, je l’ai suivi jusqu’à son automobile, une camionnette, véhicule encore très rare dans la région d’où je venais, où les charrettes et les chevaux restaient encore la plus grande majorité.
    
    Nous sommes arrivés au corps de ferme, avec la maison au centre, et de nombreux bâtiments autour. Dans l’ample salle à manger, une femme a l’air triste, mais souriante quand même, entourée de deux garçons tout aussi virils et velus que leur père m’a souhaité la bienvenue et a apporté, sur la table une énorme soupière dégageant un arôme que je ne connaissais pas, tellement la soupe était riche, de légumes, de lard fumé, et elle nous a servi à tous, de copieuses assiettes, que je n’osais pas entamer, malgré ma faim de loup.
    
    — Marc, je te présente Thérèse, mon épouse, Jean, mon fils aîné, et Michel, le cadet. Assieds-toi et mange, tu dois avoir la fringale après ce long voyage.
    
    — Merci Monsieur.
    
    — Non Marc, je te l’ai dit... Pas Monsieur... Tu vas vivre et travailler avec nous, donc, tu es comme de notre famille.
    
    Estomac rempli par cette merveilleuse nourriture ainsi que mes narines garnies de ces merveilleux effluves que dégageaient ces trois monstres de virilité, je me sentais très fatigué, épuisé par le long voyage, mais aussi hyperperturbé par la famille qui ...
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