1. COLLECTION JEUNE – VIEUX. La pocharde (1/1)


    Datte: 10/06/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: CHRIS71, Source: Hds

    Il y a cinq ans qu’il m’a quitté pour une petite pétasse à qui il donnait des cours dans une fac parisienne.
    
    Cinq ans où je suis devenue par paliers la femme de quarante ans que je suis aujourd’hui.
    
    Excusé si j’écris lentement, mais mon cerveau a du mal à commander à mes deux doigts qui me servent à taper sur mon clavier, il faut dire qu’il est 11 heures et que j’ai déjà descendu une demi-bouteille de whisky.
    
    J’ai des moyens, outre la pension que le juge des divorces m’a attribuée, Serge ayant reconnu avoir tort et la fortune personnelle que mes parents m’ont laissée, au fil du temps, je me fais livrer des provisions par la petite épicerie près de chez moi, deux fois par semaine.
    
    Bientôt trois ans que je vis recluse en nuisette plus ou moins propre, sans jamais voire la lumière du jour, car mes volets sont fermés à cause d’un voisin en face de la rue qui me mattait.
    
    C’est certainement une excuse, je ne veux surtout pas que les gens sachent que je suis devenue une ivrogne, saoule du matin au soir.
    
    Le seul lien entre moi et le monde, c’est mon portable que je paye régulièrement et qui me relie à Amed le fils de l’épicier qui me monte ma commande.
    
    Ne vous méprenez pas, quand je commande, Mohamed le père me donne le montant de mon addition et je laisse devant la porte de mon appartement une boîte en fer dans laquelle, je mets le chèque.
    
    Amed sonne, laisse le carton avec ma commande devant ma porte, récupère le chèque avant de redescendre, quand ...
    ... j’entends l’ascenseur s’arrêter au bas, j’ouvre ma porte et je tire mes commissions dans ma cuisine hors d’état de le porter.
    
    Aujourd’hui c’est mercredi, j’ai passé commande, Ahmed sera là dans vingt minutes avec mes quatre bouteilles de whisky et les six litres de bourgogne, seul vin que je bois en mangeant, je prépare le chèque avec du mal pour écrire, pire qu’avec mon ordinateur, je dois manquer d’alcool pour arrêter mes tremblements.
    
    Je finis par y arriver, je loupe deux chèques, il va falloir que je demande à la poste de m’en faire porter, dur moment, car je dois recevoir le facteur à ma porte pour signer le recommandé, mais à ce jour, j’y suis arrivé, il y a quelques mois, j’espère qu’il en sera de même, car mes tremblements sont de plus en plus prononcés.
    
    • Madame, réveillez-vous, vous êtes certainement tombée en mettant la boîte avec le chèque devant votre porte et votre tête à porter sur le coin de la cage d’ascenseur.
    
    Vous vous êtes entaillé le front, je vais appeler les pompiers.
    
    • Surtout n’en faîte rien, aidez-moi à me relever, je vais aller m’allonger, cela va s’arranger.
    
    • Et aller boire un verre du whisky que je vous livre en grande quantité deux fois par semaine.
    
    • Je ne bois pas beaucoup, quatre verres depuis ce matin.
    
    • J’espère que vous rigoler, je vois bien que vous êtes saoule.
    
    • Viens boire un verre avec moi, tu seras le premier garçon qui franchit ma porte depuis la trahison de mon salop de mari.
    
    • À cause d’un mec, vous vous ...
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