1. Trieur de souvenirs


    Datte: 06/06/2018, Catégories: fh, hplusag, inconnu, Collègues / Travail amour, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation fgode, portrait, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... l’impatience de celui qui écrivit la missive, ou supportant la peine de celui qui la reçut.
    
    Complètement concentré sur ce qu’il découvre, Sébastien ne voit pas le temps passer. C’est le manque de lumière à la tombée de la nuit qui lui fait réaliser que sa première journée de travail s’achève. Avant de partir, il prend encore soin de faire place nette en débarrassant tous les papiers à éliminer. Le bureau est maintenant presque vide. Il pourra s’attaquer directement à l’essentiel demain dès son arrivée.
    
    Il referme la porte sur les secrets du défunt et descend prendre congé. La femme est dans le salon, devant une porte vitrée ouvrant sur un jardin. Elle ne se retourne pas à son arrivée. Il s’approche d’elle mais, ne voulant pas la faire sortir trop vite de ses pensées, il attend immobile derrière elle.
    
    — Ne restez pas comme ça. Allez-vous en ou prenez-moi dans vos bras !
    — Pardonnez-moi, je ne voulais pas…
    
    Elle se retourne, le visage baigné de larmes. Sans attendre de geste de sa part, elle vient se blottir contre lui. Elle tremble, tout son corps est secoué de sanglots.
    
    — J’ai si froid…
    
    Sébastien serre le corps abandonné contre sa poitrine. Il caresse ses cheveux, très doucement. L’odeur qui en émane est infiniment troublante.
    
    — Vous trouvez ce que vous cherchez, dans la tanière de mon homme ? demande-t-elle quelques instants plus tard sans lever la tête.
    — Le puzzle est fait de très nombreuses pièces…
    — Il était amoureux, n’est-ce pas ?
    — De plus en ...
    ... plus au cours du temps, sans aucun doute.
    
    Le silence s’installe à nouveau entre eux. Des sentiments très divers envahissent le cœur de Sébastien. De la tendresse, certes. De la sympathie aussi, pure, sans trace de pitié, juste l’envie de l’accompagner dans son chagrin. Et du désir, sans doute, mais très respectueux. De l’amour en quelque sorte. Comme l’éprouvait son homme, dont il comprend d’un coup mieux les émotions, les élans, les retenues et les doutes.
    
    — Comment était-ce encore possible, après tant d’années, murmure-t-elle comme si elle lisait dans ses pensées.
    — Je crois qu’il n’a jamais cessé de vouloir se dépouiller, se simplifier de tout ce qui n’était pas vous.
    
    Ils restent longuement enlacés, sans un geste, juste à se rassurer l’un l’autre, lui en la réchauffant, elle en offrant sa confiance. Peu à peu elle s’apaise, et se détache de lui.
    
    — À demain, je serai là vers neuf heures, dit-il, ému.
    
    Elle ne répond pas.
    
    oooOOOooo
    
    À son arrivée le lendemain matin, la maison est vide. Il trouve, épinglé sur la porte du bureau, un petit mot qui lui donne les codes d’accès à l’ordinateur du défunt. « Je sais que vous saurez respecter ce que vous y trouverez. Je vous fais confiance. »
    
    Sébastien travaille d’arrache-pied pour arriver à terminer le jour même. Il sent que l’atmosphère du lieu devient prenante. Il a mal dormi la nuit passée, il faut qu’il arrive à retrouver son équilibre avant de commencer à parler de l’homme, à le résumer, si tel est le désir ...
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