Le train gémira trois fois
Datte: 03/06/2018,
Catégories:
f,
fh,
gros(ses),
lunettes,
vacances,
train,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
nopéné,
Auteur: DrFaustroll, Source: Revebebe
... la compagnie leur a attribués, des enfants qui hurlent, des groupes d’adolescents qui me chassent d’un regard courroucé : la faune habituelle des départs en vacances. Au bout de la rame, je repère un coin tranquille, un compartiment vide, ou presque : seule une jeune femme semble s’être installée là.
— Excusez-moi, permettez que je m’installe ici.
Elle lève le nez de son ordinateur et me dévisage, silencieuse. Pris au dépourvu, je fais de même pendant quelques instants avant de détourner mon regard, confus.
— Bien sûr, pas de souci. Je vais ranger mes affaires pour vous faire un peu de place.
Des feuilles de papier et des cahiers encombrent la petite tablette centrale du compartiment ; elle s’empresse de les ranger dans des porte-documents colorés qu’elle extirpe d’une de ses mallettes. Je jette tant bien que mal mes sacs dans les rangements aménagés au-dessus des fauteuils et je m’assois, face à elle. Je profite de l’occasion pour confirmer ma première impression : elle est étrangement jolie.
Elle doit avoir une trentaine d’années, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, je n’ai jamais été doué pour jauger ces choses-là. De grosses lunettes aux montures rondes cerclent son visage tout aussi rond, et ses cheveux sont retenus par un chignon négligé du plus bel effet. Elle porte un chemisier blanc et une jupe noire très sobre ; une veste de tailleur est posée sur le fauteuil à côté d’elle. Très pro. Très sérieuse. Elle ne me jette même pas un regard et ...
... continue de ranger ses documents qui semblent envahir le compartiment minuscule que nous devons nous partager. Un voyage d’affaires, probablement : elle n’a pas vraiment la dégaine d’une vacancière, plutôt celle d’une employée de bureau envoyée dans un quelconque salon du sud de la France.
— On étouffe ici, hein ?
Armé de mon sourire le plus convaincant, je tente d’engager la conversation. Elle lève à nouveau la tête, l’air intrigué.
— Effectivement. Et ça ne va sûrement pas s’arranger : la climatisation ne fonctionne pas dans ce wagon.
D’un hochement de tête, elle me montre le hublot ridicule entrouvert sur la paroi du compartiment : ce sera notre seul source d’air frais pour les cinq heures de trajet qui nous attendent, et cette simple perspective manque de me faire défaillir.
Je ne trouve rien de plus intéressant à ajouter, et ma charmante voisine de chambrée profite de l’occasion pour dégainer un imposant casque audio d’un de ses sacs et se replonger dans la contemplation de son écran d’ordinateur. Je n’ai même pas eu le temps de lui demander son nom. Si les écouteurs peuvent laisser croire à certains imbéciles que la conversation va se poursuivre, les casques sont sans appel. Je plonge le regard vers le paysage qui défile maintenant à nos côtés avant de m’assoupir dans la moiteur étouffante, la tête collée contre la vitre.
Un grondement me réveille : le train passe sous un tunnel. Depuis combien de temps est-ce que je dors ? J’ai perdu toute notion du ...