1. Redevance télévisuelle


    Datte: 29/05/2018, Catégories: fh, amour, mélo, coupfoudr, amourpass, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... entrée chez moi, il y a moins d’un quart d’heure. Mais je ne me démonte pas pour autant :
    
    — Pourquoi vous obligez-vous à être imbuvable, infréquentable, si pète-sec ?
    — Qu… co-comment osez-vous ?
    — Ce n’est pas une réponse valable…
    
    Elle serre les dents, ses yeux lancent des éclairs, ses poings fermés, les jointures blanchies sous l’effort. Elle pourrait bondir sur moi, elle le ferait sur le champ, même si j’accuse vingt centimètres de plus et au moins autant en kilos, enfin, presque le double. Elle siffle :
    
    — Je ferai comme si je n’avais rien entendu, en… compensation du fait que vous m’ayez sauvegardée de la chute.
    — Merci de votre mansuétude, mais ça ne répond pas à ma question…
    
    Pour toute réponse, elle pivote sur ses talons et se dirige illico vers la salle à manger.
    
    — Bon, je n’ai plus rien à faire ici : pas de poste télévisuel comme indiqué par votre déclaration. Dossier clos.
    — Dossier toujours ouvert !
    
    En trois pas, je la rejoins. Prestement, je la saisis par le bras et je la force à se retourner et à me répondre. Elle crispe les dents, elle gémit :
    
    — Vous me faites mal, lâchez-moi tout de suite !
    — Alors répondez !
    — Je vous ai déjà remercié de m’avoir récupérée, ça devrait vous convenir !
    — Compensation, pas remerciement… mais ce n’est pas le propos !
    — Ah oui, et c’est quoi le propos ? lance-t-elle, en se tortillant.
    — N’essayez pas de noyer le poisson ! Alors ?
    — Alors quoi ?
    
    Dans la catégorie « têtue et bourrique », elle n’est ...
    ... pas mal du tout. Elle n’est d’ailleurs pas mal du tout maintenant qu’elle n’arrive plus à se refaire le visage d’avant. Je décide d’employer les grands moyens. Je l’entraîne avec moi vers le grand miroir de ma salle de bain, elle résiste, elle crie, elle me martèle de son petit poing resté libre, mais je ne lâche pas prise.
    
    Je la plante face au grand miroir, me tenant derrière elle, serrant ses épaules entre mes mains, comme un étau afin qu’elle ne puisse s’enfuir :
    
    — Maintenant, regardez-vous !
    — Vous me faites mal !
    — Répondez !
    — Répondre quoi ?
    
    Elle se calme un peu, son visage se métamorphose à nouveau, mais de façon plus complète encore, je découvre peu à peu l’autre femme en elle, celle que j’avais entrevue tout à l’heure. C’en est même hallucinant. Elle sent que je ne lâcherai pas le morceau, et elle en même temps. Elle recommence à se pincer les lèvres, j’essaye de me contenir, trop tenté. Au bout d’un temps qui me parait à la fois long et court, elle demande :
    
    — Que voulez-vous que je vous dise…
    — Pourquoi faites-vous ça ? Pourquoi n’êtes-vous pas vous-même ?
    — Pff, vous en savez quoi, vous, de mon métier ?
    — Je crois que j’en ai une petite idée…
    — Alors, pas besoin que je vous fasse un dessin.
    
    Et elle se met doucement à pleurer. D’habitude, j’ai toujours l’air con face à une femme en larmes, mais, étrangement, pas cette fois-ci. Tout en la maintenant par les épaules, je la guide hors de la salle de bain, direction le salon où je la fais asseoir ...
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