Redevance télévisuelle
Datte: 29/05/2018,
Catégories:
fh,
amour,
mélo,
coupfoudr,
amourpass,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... falloir que vous l’aidiez à…
Je le coupe, agressivement :
— Parce que vous croyez franchement que je vais l’abandonner, la planter là sur place ?
— Moi, je ne crois rien, mais il va falloir que je vous explique ce qui va arriver, et croyez-moi, ça ne va pas être facile. Mais je préfère vous mettre au courant avant, par honnêteté. Sachez que nous disposons d’établissements spécialisés.
— Expliquez-moi…
Et il m’explique : le changement de caractère, la perte de contrôle, les absences, les réactions brusques et brutales, les injures, la méchanceté, les sangles, la camisole. Je comprends mieux le sens d’« établissements spécialisés ». À la fin, je le questionne :
— Et… elle sait tout ça ?
— Oui, elle le sait déjà depuis bien longtemps.
L’entretien est clos, je pars, déboussolé. Marchant mécaniquement, je retourne à la petite salle où nous étions quand nous sommes arrivés. Elle est là, le trait défait, anéantie. Sans me regarder, elle me lance :
— Quitte-moi !
— Comment ça ? Pourquoi veux-tu que je te quitte ?
— Il ne t’a rien dit ?
— Si, chérie, je sais tout… tout de A à Z.
— Et ça ne te fait pas peur, à toi ?
— Honnêtement, si. Mais nous avons toujours été ensembles depuis dix ans, je t’aime toujours comme aux premiers jours et je ne veux, je ne vais certainement pas te quitter alors que tu as justement besoin de moi.
Elle me regarde d’un air presque mauvais, malgré un vague sourire :
— Je n’ai pas besoin de toi ! Pas besoin de ta pitié !
— ...
... C’est ça, va donc faire un petit tour dans les « établissements spécialisés ». Non, jusqu’à présent, nous avons réussi contre la maladie, nous continuerons.
— Nous ne gagnerons pas, tu sais, mon chéri, nous ne gagnerons pas…
— Peut-être, mais nous aurons au moins gagné des années, des mois, des jours contre elle !
Nous rentrons à la maison, Cécile est prostrée sur son siège durant tout le parcours. Moi-même, je ne vaux pas mieux. Je croise des publicités imbéciles qui étalent un bonheur factice. Comme si on pouvait être heureux avec une poudre à récurer ! Moi, je ne demande rien d’autre que de vivre avec celle que j’aime, et que le reste du monde nous oublie, que nous vieillissons ensembles, main dans la main. Rien de plus. Je hurle intérieurement contre ce foutu destin, cette vie de merde, tous ces cons qui ne savent pas qu’ils sont malgré tout heureux, ces crétins qui se lamentent pour une peccadille.
Je suis en rage ; pourtant, avec Cécile, je savais que le chemin ne serait pas facile. Je croyais narguer le destin, être plus fort. Celui-ci a attendu bien sagement dans son coin, se faisant oublier et, paf, en pleine poire ! Si je n’avais le volant en main, j’applaudirais ! Saloperie de destin, va !
Soudain, je bifurque sur une petite route, puis quelques centaines de mètres plus loin, je freine et je me range sur le bas-côté. Elle me regarde d’un air stupéfait :
— Tu fais quoi, là ?
— Descends, s’il te plaît…
— Mais pour faire quoi ?
— Descends, s’il te plaît, ...