1. Confessions immorales (1)


    Datte: 28/05/2018, Catégories: Divers, Auteur: Jane Does, Source: Xstory

    Le grillage reste clos. Marianne attend sagement à genoux. Puis lorsque le portillon s’ouvre enfin elle a le cœur qui bat. De l’autre côté, il s’est assis et débite sa formule sans état d’âme particulier, absorbé seulement par sa mission. Sur ses épaules l’étole violette, signe de la réconciliation. Alors avant d’ouvrir la bouche et d’écouter sa brebis égarée, le bon berger, embrasse la croix en psalmodiant une prière.
    
    — Bonjour !
    
    — Bonjour mon père ! Pardonnez-moi, mais j’ai beaucoup péché…
    
    — Dites-moi tout, sans rien omettre.
    
    — Ça risque d’être long mon père.
    
    — Dieu sait prendre patience, ma fille. Je vous écoute ! Dieu entend vos péchés et s’apprête à les absoudre.
    
    — Alors…
    
    — xxxXXxxx —
    
    Il est assis derrière le treillage et la femme est à genoux ! Elle se résout après bien des mois à ce geste simple. Venir raconter à ce prêtre anonyme ces choses qu’aujourd’hui, il va juger horribles… mais… ! Le curé sur son siège marmonne et Marianne croit entendre :
    
    — Je vous écoute.
    
    Alors elle se lance dans un monologue ponctué de courts silences.
    
    — Mon père, tout a commencé, il y a… quelque temps. J’étais encore en classe et déjà je lorgnais les garçons, ceux avec qui j’allais en cours jusqu’en troisième. Après celle-ci et depuis plus de trois ans, j’étais interne et je les voyais passer dans la rue, sous les fenêtres de notre dortoir.
    
    — Ah ? Rien que de plus normal ma fille ! Ce n’est pas pécher que de regarder passer des garçons.
    
    — Sans doute ! ...
    ... Mais mes pensées n’étaient en rien chastes ou pures et le soir dans mon petit lit… je me perdais dans des manœuvres que beaucoup jugeraient coupables.
    
    Le prêtre écoutait, revenant parfois d’un mot sur le récit, se laissant aller à se faire préciser quelques détails. Mais aucun commentaire désobligeant, juste une oreille à qui l’on pouvait tout confier sans crainte de voir ces petites erreurs rapportées ici ou là !
    
    — Mais quand vous dites : « des manœuvres que beaucoup jugeraient coupables », de quel genre de manigances voulez-vous parler ?
    
    — Eh bien, mon père, mes mains devenaient filles du diable et parcouraient des endroits de mon corps que l’église considère comme tabous. Elles me donnaient une sorte de plaisir interdit dans lequel je me vautrais complaisamment.
    
    — Ce n’est aux yeux de notre seigneur que pêché véniel et bien pardonnable. Avez-vous d’autres choses plus graves à me dire ?
    
    — Oui ! Mon père… Au bout de quelque temps, une de mes camarades de dortoir, dont je tairai le nom par respect pour elle, s’est aperçue de mon petit manège. Il lui avait suffi de voir ces cernes qui ornaient mes yeux au lever pour deviner. Alors un soir, une ombre s’est glissée dans le couloir de mon dortoir. Et cette jeune demoiselle est venue me rejoindre dans mon lit.
    
    — Et que s’est-il passé ?
    
    — Au début rien ! Ou plutôt… nous avons fait chacune de notre côté nos petites affaires. Mais au bout de quelques nuits, alors qu’elle me retrouvait une fois de plus, nos mains ...
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