1. Nous avons tant de choses à faire (adverbes)


    Datte: 27/05/2018, Catégories: fh, inconnu, portrait, Auteur: Cedral, Source: Revebebe

    ... eurent, bien entendu, envie de se jeter l’un sur l’autre sans tarder. Ce n’est évidemment pas la politesse ni les convenances qui les retinrent, car de cela il ne serait jamais trop question entre eux, mais la volonté intuitive et commune de faire durer ces moments exquis et voluptueux de l’observation qui vont précéder ceux de l’action.
    
    Leur premier réflexe commun, et non concerté, fut d’évaluer la chambre. Elle leur parut tout à fait adaptée : de bon goût et spacieuse ; très bien chauffée, ce qui n’empêcherait rien et ne limiterait pas les initiatives, avec toutes les commodités d’un minibar pour le réconfort après l’effort, un très grand lit, une table centrale, manifestement accueillante, solide et résistante ; deux très larges et très confortables fauteuils anglais ; des murs plats et nus, mais aux couleurs chaleureuses. Assis face à face dans deux confortables fauteuils, ils s’observèrent mutuellement. Ils évitèrent aussi, intelligemment, les banalités affligeantes. Peu de mots, des mots doux, des mots forts, les yeux dans les yeux.
    
    — Vous êtes comme je souhaitais vous voir : classe.
    — Vous êtes élégant aussi…
    — Bravo pour vos bas. Couleur chair, je crois ?
    — Oui, j’ai fait ce choix, et suis contente qu’il vous convienne.
    — Je nous souhaite un bon après-midi ; nous allons en faire un superbe moment ; avec les belles idées que vos dix adverbes appellent.
    — Oui ; souhaitez-vous que je garde mes escarpins ?
    — Vous connaissez déjà mon goût pour les très hauts ...
    ... talons, mais il nous faudra absolument éviter de tomber dans la routine. Ne décidons donc de rien, dans ce domaine et pour aujourd’hui. Nous verrons bien.
    — Vous avez raison, dit-elle, avant d’ajouter : il y a une chose que je souhaite, parmi beaucoup d’autres, pour aujourd’hui… À un moment de l’après-midi, je vous voudrai à moi, je veux dire docile, à ma disposition…
    — Je le serai, bien sûr…
    
    L’après-midi avait manifestement commencé, de prometteuse manière… Il se leva doucement, dissuada son amie de faire de même quand elle sembla vouloir l’imiter, vint se placer derrière son fauteuil, se pencha, lui fit relever la tête et déposa un très tendre et très doux baiser, presque chaste, sur les lèvres de celle qui devenait sa partenaire. Ce signe, inventé là, signifiait le début de l’après-midi. Il la saisit ensuite délicatement et la mit à genoux sur le grand fauteuil, à l’envers, la poitrine collée au dossier. Son propos était de contempler les jambes, élégantes et fuselées ; d’aimer la légère et symétrique couture des bas ; et d’apprécier une fois de plus le charme de ses escarpins. Il lui demanda de passer ses bras au-dessus du dossier du fauteuil, ce qu’elle fit ; cela lui interdisait tout mouvement spécifique.
    
    — Vous avez bien compris que j’apprécie les talons hauts ; c’est mille fois vrai, mais il faut en outre ajouter que, compte tenu de notre différence de taille, ce sera parfois plus facile, pour être à bonne hauteur…
    
    Placé debout derrière elle, il entreprit de ...
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