1. Nous avons tant de choses à faire (adverbes)


    Datte: 27/05/2018, Catégories: fh, inconnu, portrait, Auteur: Cedral, Source: Revebebe

    ... serait remise. Elle choisit la plus douce qu’elle pût trouver dans sa commode et aima en sentir l’odeur de récente lessive dont elle gardait la fraîche et légère senteur. Nul doute qu’elle serait, plus tard dans la journée, imprégnée d’une odeur beaucoup plus personnelle que son partenaire aimerait sûrement humer avec délectation, et lui faire partager. Elle estima plus prudent de glisser dans son sac à main une culotte de rechange, qui pourrait ne pas être de trop, en fonction de la tournure de l’après-midi.
    
    Elle n’hésita pas sur les escarpins qu’elle choisit facilement : des talons-aiguille assez hauts, à bouts arrondis, qu’elle préférait à juste titre à tous les autres. Elle connaissait déjà, après leur première rencontre, le goût de Jérôme pour ces hauts talons et se demandait s’il les lui ferait conserver encore une fois très longtemps. Elle se remémora avec suavité ces moments où ils avaient constitué son seul habit. Il faut dire aussi que Jérôme était grand et que ces talons lui permettaient d’avoir, plus facilement, la croupe à bonne hauteur. Elle ne discuta pas, avec elle-même, sur le choix entre bas et collants : il avait été clair et impératif. Elle se décida assez rapidement pour des bas auto-fixants« Il me demandera sans doute des porte-jarretelles la prochaine fois… », mais hésita plus longuement sur la couleur. Couleur chair, décida-t-elle finalement, principalement convaincue par le terme lui-même, qui lui plaisait. À peine eut-elle fixé ses bas en haut de ...
    ... ses cuisses, ne laissant pour l’heure qu’une étroite bande de peau entre le haut de ses bas et sa culotte, qu’elle se remémora la manière dont il aimait les enlever.
    
    « Je sais qu’un jour éventuellement assez proche, il aimera me déshabiller complètement lui-même, sans s’aider de ses mains. Qu’il aimera m’enlever mes bas avec sa seule bouche. Comme moi-même je lui ôterai son slip sans l’aide de mes mains. » Douces pensées…
    
    Elle choisit le taxi, pour être plus calme que dans sa voiture. Il lui fallait traverser Paris pour se rendre de la Défense, où étaient ses bureaux, à la gare de Lyon, où elle était attendue. Ce trajet fut merveilleux, le long des voies sur berges. Elle n’avait, pour une fois, rien à penser, sinon à une liste de dix adverbes, qu’elle aimait bien, et à regarder la Seine, qui coulait tranquillement. Seule petite contrariété : la petite humidité – déjà – qu’elle sentait lentement descendre dans sa culotte.« Pourvu que cela ne se voie pas sur la banquette ; et j’ai bien fait de prendre un rechange que je pourrai passer avant de monter dans la chambre ! » pensa-t-elle. Contrariété nouvelle à sa descente de taxi car elle vit Jérôme qui l’attendait devant l’hôtel :
    
    — Notre chambre était malencontreusement indisponible et il m’a fallu en trouver une autre ; je ne pouvais vous attendre là-haut comme convenu.
    
    Contrariété surmontable, on en conviendra, même si pour le changement de culotte prévu…
    
    Ils avaient à peine franchi la porte de la chambre qu’ils ...
«12...4567»