1. Un quart de siècle (2)


    Datte: 28/08/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: Karri, Source: Xstory

    ... deux de ses collègues. Les deux trolls d’ascenseur ne cessent de l’embêter, d’une façon assez provocante. La pauvre Marion explique ses déboires à Frédérique qui l’observe attentivement.
    
    — Mais ce n’est rien, ne vous inquiétez pas.
    
    — Deux mecs dans l’ascenseur qui... Ah oui je vois, c’est Lucien et Mathieu c’est ça ?
    
    Marion acquiesce timidement, elle n’aime pas mettre les autres en porte à faux ; ce n’est pas son style.
    
    — Eh bien, ils ne t’embêteront plus crois-moi. Je vais m’occuper de ces deux-là.
    
    — Oh non non non ! fit Marion, paniquée.
    
    Ce n’est pas la peine, ce n’est rien, vraiment.
    
    — J’insiste, laisse-moi te rendre la vie plus facile ; je te dois bien ça. Depuis que tu es là, mes affaires n’ont jamais été aussi rangées. Tes comptes rendus sont parfaits et c’est même toi qui m’as signalé une anomalie sur le contrat la semaine dernière.
    
    C’est vrai que Madame Hartmann a bien failli se faire avoir la semaine dernière. Sur un contrat à plusieurs millions, une clause engageait la responsabilité de l’entreprise à prendre en charge la totalité des frais en cas de l’échec des investissements. La pauvre Madame Hartmann, elle travaille tellement qu’elle en rate des clauses. Une fois signalé par Marion, Frédérique a revu le contrat tel un chef de guerre et a foutu à poil ses clients, clients qui, au final, lui ont cédé leur capital sans clause particulière. Ils savent que personne ne perd d’argent chez Madame Hartmann.
    
    — Encore une fois, j’insiste. ...
    ... Laisse-moi t’aider Marion.
    
    — Bon... Très bien... C’est vrai que ce serait bien si je n’avais plus à en souper tous les matins et tous les soirs, fit Marion en rougissant.
    
    — Aucun souci. Je ne laisserai personne emmerder mon assistante personnelle...
    
    Sur ces mots, Frédérique se rapprocha encore davantage de Marion. Leurs cuisses se touchent et leurs regards s’entremêlent. Un silence vint envahir la pièce. Les deux femmes se regardent dans le blanc de l’œil, sans un mot. Marion lit dans les yeux de Frédérique une sorte de désir de braise, une flamme incandescente, une brûlante envie de...
    
    Marion se racla la gorge et posa son verre de vin sur la table basse.
    
    — Il faut que je rentre, mon copain... Enfin il m’attend quoi...
    
    — Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ?
    
    — Oh non non, ne vous donnez pas cette peine.
    
    Sentant l’embarras de Marion (et voyant la rougeur de ses joues), Frédérique n’insista pas.
    
    — Très bien, comme tu le souhaites. On se voit lundi alors. dit-elle en faisant un clin d’œil.
    
    — Oui... D’accord... Très bien... à lundi alors.
    
    Marion s’empressa de se lever et de se diriger vers la porte du bureau de Frédérique. Juste avant de sortir, par l’entrebâillement de la porte, elle se retourna vers sa patronne, toujours assise mais la tête tournée vers l’entrée, comme si elle avait suivi Marion du regard tout le long.
    
    — Merci encore pour le verre...
    
    Frédérique esquissa un sourire avant de dire:
    
    — Merci à toi d’être restée Marion... ...
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