1. Un quart de siècle (2)


    Datte: 28/08/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: Karri, Source: Xstory

    ... qu’elle ne parte, Frédérique l’appela d’une voix calme et détendue.
    
    Marion tressaillit légèrement en entendant son nom prononcé, elle fit demi-tour et revint vers le canapé. Madame Hartmann lui tournait le dos face aux crépitements incandescents.
    
    — Merci pour ton courage. Aujourd’hui, quatre réunions d’affaires à résumer, je sais que c’est du boulot.
    
    — Oh ce n’est rien, j’ai l’habitude vous savez.
    
    — Tu ne veux pas t’asseoir un peu ? Je t’offre un verre.
    
    — C’est que... je dois prendre mon train alors...
    
    — Allez, rien qu’un petit instant... Ça me ferait plaisir.
    
    — Bon, mais c’est bien parce que ça vous fait plaisir alors.
    
    Résignée, Marion s’installa sur le long canapé noir, très confortable au passage.
    
    — Tu bois quoi ? Tu aimes le whisky ? demanda-t-elle en tournant la tête dans la direction de Marion.
    
    — Oh euh... oui, pourquoi pas...
    
    — Tu préfères peut-être quelque chose de moins fort ? J’ai du gin, de la vodka, du rhum, du vin, du...
    
    — Un verre de vin, ce serait parfait.
    
    — Bien, tout de suite patronne ! dit Frédérique tout en se levant et en pouffant de rire.
    
    La démarche de Frédérique montrait clairement qu’elle n’en était pas à son premier verre, ni à son deuxième. D’un déhanché sublime, elle se dirigea vers un énorme globe terrestre disposé à côté d’un des fauteuils. Le globe contenait en fait un bar intégré avec plus d’alcool que de pays.
    
    Elle attrapa une bouteille, regarda l’étiquette et se tourna vers Marion.
    
    — Château ...
    ... Latour 1961 ça te va ?
    
    — Hein ?! Euh... Oui parfait... Je suppose...
    
    Fred revint, deux verres à la main, s’asseoir sur le canapé juste à côté de Marion. Elle lui passa le verre avant de trinquer avec elle.
    
    — Au travail bien fait !
    
    Elle but la totalité de son verre avant de retourner se servir au globe. Marion prit une minuscule gorgée du breuvage ; ce vin était assurément le meilleur qu’elle avait goûté et sûrement le meilleur qu’elle ne goûterait jamais.
    
    — C’est sublime Madame Hartmann ! Vraiment sublime !
    
    — C’est un de nos clients, chaque année, il m’expédie une caisse de vin ; en général, il n’est pas trop mal.
    
    — Merci encore Madame Hartmann, je ne bois jamais ce genre de chose d’habitude.
    
    — Ça va faire bientôt 1 mois que je te dis de m’appeler Fred. "Madame Hartmann" ça me crispe. J’ai l’impression de passer ma vie au boulot.
    
    — Excusez-moi Madame... euh... Fred. J’ai du mal à être trop familière avec vous, vous êtes tellement imposante et intimidante. Votre façon de recadrer les hommes quand ils vous manquent de respect c’est... J’aurais voulu être comme vous.
    
    — Oh tu sais, les hommes ici, ce sont des chiens. Ils obéissent à la manière des chiens ; tu les frappes, ils t’obéissent. Il n’y a rien de plus fragile que l’ego d’un trader, c’est moi qui te le dis.
    
    — Oui mais... Quand même, j’aurais voulu faire comme vous.
    
    — Pourquoi ? Des hommes t’embêtent ici ?
    
    — Non pas vraiment, mais...
    
    En vérité, cela fait presque 1 mois que Marion subit ...
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