1. Un auditeur libre


    Datte: 26/08/2021, Catégories: fh, ff, voisins, fsoumise, cérébral, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    ... belle journée.
    
    Juline avait laissé passer une semaine, et un matin elle alla frapper à la porte de son voisin. Elle portait toujours cette affreuse robe de chambre qui ne l’enlaidissait même pas.
    
    — Je ne voulais pas vous déranger, mais nous avons désormais notre bibliographie pour le grec. J’ai trouvé d’occase le théâtre d’Aristophane, mais le texte de Plutarque sur la colère…
    — « Sur les moyens de réprimer la colère ». Très beau texte.
    — Oui, celui-là, précisément. Je ne l’ai trouvé que neuf à un prix qui met mon budget en péril pour le mois.
    — Vous avez de la chance, je dois l’avoir dans un carton en haut de cette armoire. Mais il faudrait monter sur cet escabeau, et ce matin, je ne suis pas bien vaillant. Si vous voulez fouiller, vous allez le trouver ; et si d’autres vous intéressent, n’hésitez pas. Pendant ce temps-là, je vais préparer un petit café.
    
    Quand Clément Legendre revint avec les deux tasses de café, Juline s’affairait et passait en revue tout le contenu du carton. À un moment, son visage s’éclaira, elle fit un effort et du bout des doigts, le visage illuminé, elle brandit le livre recherché. Mais elle s’était tellement contorsionnée pour ce faire que le ruban rouge se dénoua et que la robe de chambre s’ouvrit, découvrant ses seins en poire et sa petite toison brune. Elle descendit calmement de l’escabeau pour récupérer le ruban qui gisait sur le tapis et referma sa robe de chambre. Elle regarda son hôte avec un petit sourire contrit.
    
    — Vous avez ...
    ... remarqué que je n’ai pas laissé tomber le livre.
    — Vous avez remarqué que je n’ai pas fermé les yeux.
    
    Inutile de préciser que le café fut avalé dans une bien belle humeur. Et ils se quittèrent en riant, quand Juline ajouta :
    
    — Imaginez que je sois furieuse parce que vous m’avez vue à poil, je repars avec l’ouvrage idéal pour me calmer : « Sur les moyens de réprimer la colère » de Plutarque.
    
    La complicité joyeuse entre le bonhomme et l’étudiante ne se démentit pas. Elle avait compris qu’il n’y avait aucune lubricité dans ses yeux doux et avenants. Il avait tout de suite vu qu’elle était fraîche et sans duplicité. Il l’aida maintes fois pour ses traductions, la conseilla pour ses choix de lecture et suivit son évolution, mais sans aucune insistance, répondant seulement à ses interrogations. Un jour pourtant, il la trouva en pleurs.
    
    — Je crois que c’est fini avec Léo.
    — Vous croyez, donc vous n’êtes pas sûre.
    — Ce qu’il s’est passé, c’est que j’étais avec Monica, une Roumaine de notre université. Nous révisions dans la chambre. Et on avait chaud. En ce moment, sous le toit, il fait une chaleur… Bon, vous savez que je ne suis pas très pudique. On s’est progressivement déshabillées. Et Monica, je ne le savais pas, est bisexuelle. Elle s’est mise à m’embrasser partout, partout… J’étais gênée, mais en même temps, cela me faisait plaisir. Je n’ai jamais eu une expérience avec une femme, jamais. Je ne pensais pas que ce serait si fort… Le soir, j’ai simplement dit à Léo ...