1. Le temps du baiser


    Datte: 26/08/2021, Catégories: ff, jeunes, couleurs, école, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme init, exercice, journal, mélo, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe

    ... pétage de plomb qui l’a emporté.
    
    — Il faut que je foute le camp d’ici. Je me dégoûte… Et toi aussi tu me dégoûtes… me fait-elle en me regardant comme si j’étais une bouse abandonnée dans le salon.
    
    Ca y est, c’est reparti. Ma cyclothymique scandinave me refait le coup du départ précipité. Mais pourquoi me réserve-t-elle à moi, exclusivement, le va-et-vient de ses humeurs ? Pourquoi, aux autres, joue-t-elle son rôle de poupée Barbie sans faillir ?
    
    — Cassandre, l’interpellé-je doucement… assieds-toi !
    — Pourquoi ?… Pour parler de saloperies lesbiennes ? –déjà, elle a prononcé le mot tabou… c’est un progrès ! – C’est pas moi, ça… Le sexe avec une fille ?… Beurk ! Je ne sais pas comment tu fais pour t’imaginer ce genre de truc. Deux nanas qui se gouinent… –oui, décidément, elle progresse ! – qui se font ces caresses répugnantes, rien que l’idée me donne la nausée. Quelle honte ! Quelle… quelle horreur ! J’étais venue pour réviser, moi, pas pour en arriver là !
    
    Bon là, ça suffit. J’en ai ras le bol. Il faut qu’elle arrête son cinéma. Elle est en train de se faire du mal. Pour rien, en plus. Dans un quart d’heure, elle va me revenir en larmes parce qu’elle se sera rendu compte qu’elle doit rentrer chez elle… Non, en vérité, chez son père. Elle se sera dit une fois de plus qu’elle serait mieux chez moi… avant de vouloir de nouveau repartir parce que je lui fais horreur ? Ras le bol, oui, vraiment, ras le bol !
    
    Je lui ai débité ça d’un seul tenant, sans réfléchir… ...
    ... C’est moi qui me suis levée et je lui l’ai gueulé à la figure. Elle n’en revenait pas que je puisse élever la voix. Et ça lui a fait peur, terriblement peur, comme si elle pouvait croire que j’étais sur le point de lui faire du mal. Elle est tétanisée.
    
    — Assieds-toi, lui redis-je, cette fois, aussi doucement que possible.
    
    Et elle obtempère, à ma grande surprise. Obéissante.
    
    — Si tu veux, je te ramène chez toi. Mais sache que je ne veux en aucun cas te faire du mal, ni te draguer, ni te baiser, si c’est à ça que tu penses… Je suis ton amie, tu devrais le savoir ! Je t’aime, d’accord, et je n’y peux rien ! Tu peux dormir dans ma chambre, moi j’ai celle de papa. Ai-je jamais trahi ta confiance, Cassandre ? T’ai-je jamais donné des raisons de te méfier de moi ? Non ? Alors, putain, arrête de flipper ou d’imaginer des trucs. Arrête de te prendre le chou pour rien ! Et arrête de t’excuser, parce que ça, tu vas encore le faire, c’est sûr… ! Je suis la gentille, d’accord ? Je suis pas une ogresse !
    
    Ne pas parler du père. C’est la règle qu’il faut que je m’impose. Je ne veux pas qu’elle culpabilise encore.
    
    — Reste, d’accord ?
    
    Elle finit par hocher la tête. Renifle élégamment. Se mouche sans façon. Je suis vannée ! Elle aussi. Quelle tension ! Tension parce qu’au moindre écart, elle va encore bondir comme une tigresse enragée. Elle est folle. Je le comprends soudain pour de bon. Je suis amoureuse d’une cinglée de première ! Ce soir, elle est inaccessible à la raison. Elle ...
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