1. Le temps du baiser


    Datte: 26/08/2021, Catégories: ff, jeunes, couleurs, école, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme init, exercice, journal, mélo, Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe

    ... de sa chemise de nuit blanche (la chemise, pas la nuit !). Mon sang fait mille cabrioles et cascades dans mes artères. Je me retiens de jouer les louves-garous. Je vous jure, cette nana est trop de la bombe ! Jean-Paul Gautier pourrait l’embaucher illico pour un défilé en sous-vêtements ! En plus, elle me parle :
    
    — Il voulait s’assurer qu’il n’y avait pas d’entourloupe, que j’étais bien là avec toi… Au début, il croyait qu’Axel, c’était un mec. Il y avait de quoi se tromper, non ? Il est sûr que t’es une fille maintenant. Et que nous ne sommes pas en train de faire la nouba…
    
    Elle se tait un instant, puis rajoute :
    
    — Il est capable de retéléphoner à une heure du mat pour vérifier que nous ne sommes pas allées en boîte.
    — Foutu cinglé ! Moi, à une heure, je pionce ! Mais toi, n’en profite pas pour t’éclipser, ça me retomberait dessus… Et puis, j’aimerais pas que tu ailles rejoindre, dans mon dos, des types, genre maghrébins ou, pire, genre Eric…
    
    Elle sourit. J’ai du mal à ne pas la contempler. Elle est si belle, si extraordinairement belle. Comme si mes désirs les plus profonds avaient pris corps. Comme si mes rêves lui avaient donné naissance. UneGalathée, en quelque sorte, mais engendrée par un sculpteur fou !
    
    — Je peux ?
    
    Miracle ! Elle vient s’asseoir au bord du lit. Il y a encore de la marge, quand même, entre nos deux corps. Elle penche la tête légèrement ; ses cheveux tombent en mèches folles sur son flanc. Toujours cette coquetterie qui la rend si ...
    ... séduisante.
    
    — Je suis folle, tu sais ?
    — Oui, je le sais.
    — Je ne veux plus qu’on parle d’amour entre nous… C’est ça qui me rend dingue !
    — Quoi ? Le fait que tu m’aimes ?
    
    Oh ! Ce regard ! Le bleu trouble de ses yeux m’envoie une prière muette, comme une supplique… Long silence : pas question de le rompre !
    
    — Oui ! finit-elle par lâcher.
    
    C’est un aveu qui semble lui coûter terriblement : comme si elle m’annonçait qu’elle avait le sida, ou un cancer. Je ne peux même pas être heureuse de cette révélation qui devrait pourtant me combler.
    
    — D’habitude, c’est plus joyeux ce genre de déclaration d’amour, surtout quand on sait que c’est partagé…
    — Pas pour moi ! Pas cet amour-là !
    — Et tout ça simplement parce que je suis du mauvais genre… une fille !
    — Pour toi c’est facile de…
    — Correction, belle Cassandre : ç’aurait pu l’être. Mais tu as un don pour rendre les choses difficiles.
    — Je veux dire que toi… ça n’a pas l’air de te déranger d’être comme ça… Ben moi, si !
    — Je suis comme je suis…(Là, c’est de la haute philosophie !). Je n’ai aucune intention de me battre contre moi-même, comme tu le fais, toi. À en souffrir !
    
    Elle ne dit rien. Un nouveau silence. Elle médite… je me tais.
    
    — Il n’y a que des photos d’actrices dans ta chambre. J’ai remarqué ça tout à l’heure. Alors que d’habitude, sur les murs des chambres de nanas, c’est plutôt les Brad Pitt, Justin Bieber ou Johnny Depp qui règnent…
    — Plutôt Di Caprio, pour moi, en Roméo… mais c’est juste parce ...
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