1. Mon été outre-Rhin bien rempli (1)


    Datte: 18/08/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Kosmik, Source: Xstory

    ... la famille qui plus est, ça ne m’encourageait pas à au moins me débarbouiller et me brosser les cheveux.
    
    Nous arrivons au restaurant tôt, et Max était déjà là. C’était un allemand aux boucles blondes, aux yeux très bleus, et à la petite taille. Il ne devait pas dépasser le mètre 72. Il affichait un large sourire et riait tout le temps. Avec son chapeau noir, il faisait penser à un être lumineux, un vrai petit farfadet des légendes allemandes. C’était vraiment quelqu’un d’agréable, il pouvait plaire à quiconque au premier regard. Il avait une joie de vivre, une présence, et un rire très communicatif.
    
    Je pris soin de lui serrer la main et non pas de lui faire la bise. J’étais en immersion en Allemagne tout de même ! Oublions les manières françaises. Il avait l’air surpris et se mit à éclater de rire, comme il savait si bien le faire.
    
    Le repas s’éternisait et j’alternais entre « wow je suis en Allemagne et je mange au restaurant » à « bouhouhou mon cœur est aussi éclaté qu’un obus nazi ». J’avais une mine franchement désagréable, je n’inspirais aucune sympathie. J’étais blanche comme un linge et je ne mangeais rien. Mes oncles et Max, eux, semblaient vivre leur meilleure vie, ils ne faisaient que rire et échanger les vannes. Mais Max avait remarqué mon état déplorable :
    
    — Tu ne manges pas ?
    
    — Je n’ai pas très faim.
    
    Il me parlait en allemand et je lui répondais en anglais.
    
    — Qu’est-ce que tu as ?
    
    — Rien, je suis juste fatiguée.
    
    Et je lui adressais un ...
    ... sourire forcé.
    
    Le repas continua, puis mon cousin me regarda en souriant. Il avait 14 ans et semblait déjà très perspicace. On l’avait pris avec nous au restaurant.
    
    — Tu ne remarques ? Me dit-il.
    
    — Hein ?
    
    — Mais t’as pas remarqué comme tu plais à Max ?
    
    Interloquée, je l’envoyais balader
    
    — Moi, plaire ? Tu ne vois pas mon état ? Ma tête ressemble à un plaidoyer pour l’euthanasie ! Moi 18 ans plaire à un homme ? Arrête tes sornettes et mange.
    
    Ton plat.
    
    Alors il éclata de rire. Il riait à mesure que je fronçais les sourcils. Je relevais la tête et là, je constatais bien que quelque chose avait changé. L’atmosphère n’était plus la même. Mes oncles dînaient tranquillement en silence, et Max me regardait tan qu’ils pouvaient du coin de l’œil. Hors de question pour lui de se faire prendre à reluquer leur nièce ! Mais trop tard, apparemment ils l’avaient tous compris. Tous sauf moi.
    
    Une tension s’était créée, c’était électrique.
    
    — Tu es grande, quel âge as-tu ? Me demanda enfin Max, après un temps.
    
    Cette question s’accompagna d’un silence autour de la table.
    
    — J’ai dix-huit ans, je ferai dix-neuf en fin d’année.
    
    — Dix-huit ans ! S’étrangla Max. Oh...
    
    — Qu’est-ce qu’il y a ?
    
    — Rien, mais je pensais que tu en avais plus... Tu en fais plus. Je pensais que tu avais quelque chose comme 23 ans...
    
    Mon cousin s’esclaffa de rire, Max semblait extrêmement déçu, et mes oncles tiraient la tronche.
    
    — Va te trouver une femme de ton âge maugréa ...