1. Résonance primitive - 2


    Datte: 04/08/2021, Catégories: fh, hplusag, fsoumise, humilié(e), fsodo, Humour Auteur: Lokz, Source: Revebebe

    Précédemment : «Résonance primitive - 1 »
    
    Joey, d’humeur provocante, raconte à Alexandre, son amie platonique, son aventure champêtre d’été. Un gangbang sous voûte étoilée.
    
    À la fin de mon histoire, j’arbore un sourire satisfait et quelque peu défiant face à Alexandre qui restait impassible, les bras croisés. Son sang-froid m’impressionne presque autant qu’il m’agace. À quoi pense-t-elle ? L’ai-je troublée ? Excitée ? Ou simplement répugnée ? Pas le moindre indice dans ses yeux, ni sur ses lèvres. Pas le moindre muscle ou nerf de son visage qui ne la trahit. Non ! Elle me tient à distance, poliment, mais sûrement, derrière ses bras croisés et ses yeux bleus profonds, que je ne parviens pas à traverser.
    
    — Vous n’avez rien à dire ? lui lancé-je, un peu sec.
    — C’était très cru. Vous avez fait fuir la table d’à côté, me répond-elle en laissant filtrer son amusement.
    — Ah bon ! fais-je, pas vraiment surpris. Là-dessus, elle regarde sa montre, règle sa part et se lève de table. Je n’en crois pas mes yeux.
    — Je dois y aller ! Un rendez-vous important.
    — Ne seriez-vous pas en train de prendre la fuite plutôt ?
    — Non, dit-elle amusée. Si j’avais voulu fuir, je l’aurai fait au début de votre histoire.
    
    Nous nous disons au revoir rapidement devant le café, et je la regarde traverser la place en direction du centre, sous une pluie fine diagonale. Lorsqu’elle disparaît, la laideur de mon environnement immédiat reprend le dessus, me glaçant au passage. Une place vide, ...
    ... sans terrasse, traversée de quelques badauds pliant l’échine sous la grisaille d’un mois de février qui tient ses promesses. Des camions qui déchargent des bonbonnes et des caisses. La tristesse du commerce.
    
    Je perds ma pensée dans mes pas, sur le chemin du retour, et me demande pourquoi nous vivons ainsi, comme une entreprise commerciale ? Le fric est partout où se pose mon regard, rien n’y échappe, même pas les arbres. L’air, peut-être ? Non ! On paye des taxes pour pouvoir le polluer. Nous naissons pour usiner, en fait. Dressé à devenir spécialiste dans un domaine ou deux, et déléguant nos ignorances aux autres. Une dépendance totale. Un système cloisonnant.
    
    L’argent, c’est le sang de ce système, et nous sommes les veines par lesquelles il circule. Hélas, il y a des nœuds, de la rétention. Si nous sommes les veines où est le cerveau ? Pourquoi nous commettons-nous en toute conscience dans cette aberration anthropophage ? Perdons-nous notre âme dans cette entreprise, ou la révélons-nous ? Cette dernière pensée me fait frémir.
    
    Je me raccroche alors au regard bleu d’Alex, aux dessins de sa bouche. Son image m’apaise. Je lève les yeux de ce bitume humide, cherchant le ciel entre les murs. La grisaille n’est pas si moche après tout. Je voudrais l’aimer plus, je le sais, mais c’est impossible. Il y a une limite entre nous, une limite marquée par le « vous » que nous employons tacitement. Mais au fond de moi, à l’affût, je voudrais la faire tomber, la faire renoncer, et ...
«1234...11»