1. Le slow


    Datte: 18/07/2021, Catégories: fh, jeunes, fête, école, amour, Oral pénétratio, mélo, nostalgie, Humour amourdram, prememois, Auteur: Mirthrandir, Source: Revebebe

    ... existentielles.
    
    — T’as vu Mélanie ? m’a-t-il demandé un jour de mars.
    
    J’ai soupiré.
    
    — T’as pas encore renoncé ?
    — Rectification : t’asregardé Mélanie ?
    — Pourquoi je la regarderais ?
    — Évidemment ! C’est ça le problème,fieu ! Quand tu regardes devant toi, tu vois rien. Ou alors t’es déjà ailleurs.
    — Je dois être myope, voilà tout.
    
    Stan s’impatientait.
    
    — Je te dis ça, a-t-il repris, c’est parce que Mélanie, je la reconnais plus.
    — Ah ?
    — Elle devient moche.
    — Moche ?
    — L’ombre d’elle-même… l’ombre de son ombre.
    — L’ombre de sa main… l’ombre de son chien… ai-je enchaîné.
    — Oh ! Pas de feintes, tu veux ?
    
    J’ai ricané en pensant aux gars qui lui filaient généralement le train jusqu’à ce qu’elle s’en choisisse un. Stan m’avait d’ailleurs affirmé qu’après « Tarzan », elle s’en était encore « farci » deux autres !
    
    — De l’ombre, ça lui fera pas de tort.
    — Oh, merde, Ludovic ! Arrête ! Tu peux pas savoir comme ça me déprime !
    
    Stan devait effectivement déprimer un peu, pour en arriver à m’appeler par mon prénom !
    
    — C’est donc si grave ? me suis-je inquiété.
    — Elle se néglige. Cheveux gras, tirés en arrière. On voit les repousses brunes, déjà bien trois centimètres aux racines. Elle porte des lunettes et elle s’habille comme ma tante.
    — Elle se met peut-être sérieusement aux études.
    — Elle n’a plus de copain, apparemment.
    — Eh bien, ai-je suggéré en souriant, tente ta chance…
    — T’es dingue ?
    — Quoi ? Elle n’a plus sa belle paire de nichons ? ...
    ... Ils étaient faux ?
    — Non, ça non. Mais si au moins… Enfin ! C’est peine perdue, à mon avis.
    
    Je lui ai donné une claque amicale dans le dos.
    
    — Pense plus à tout ça, Stan. On a des choses plus importantes à faire, non ?
    
    —ooOoo—
    
    C’était déjà pour moi affaire classée lorsque, deux semaines plus tard environ, j’ai rencontré Mélanie à la bibliothèque de l’université. Je l’avais croisée l’une ou l’autre fois sur les entrefaites et avais noté le changement, mais à vrai dire cela ne m’avait fait ni chaud ni froid. Si elle avait décidé d’abandonner le lookstarlette blondasse au profit du stylepeine-à-jouir, c’était son choix et non le mien.
    
    Avec les trois ouvrages que j’étais allé quérir dans les rayonnages, je suis venu m’asseoir à l’extrémité d’une longue table, ai étalé mon matériel et commencé à bouquiner. Au crayon, je griffonnais mes notes dans un silence monacal et un cahier quadrillé, lorsqu’un raclement de gorge m’a arraché à mon travail.
    
    — Heu… Excuse-moi…
    
    J’ai levé les yeux.
    
    — Je peux t’emprunter ton taille-crayon ?
    
    Elle était assise de l’autre côté de la table, deux places plus loin, et j’ai dû décoller le popotin pour faire glisser la petite boîte ronde dans sa direction.
    
    — Merci, a-t-elle dit.
    
    Je l’ai regardée à la dérobée, au travers de mes blonds rideaux, essayant de réactiver les paroles de Stan. Ses petites lunettes rondes lui donnaient une allure vaguementintello, mais sa coiffure incontestablement négligée, son visage exempt de tout ...
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