1. Le slow


    Datte: 18/07/2021, Catégories: fh, jeunes, fête, école, amour, Oral pénétratio, mélo, nostalgie, Humour amourdram, prememois, Auteur: Mirthrandir, Source: Revebebe

    ... féminine. Je cachais mon visage aux traits fins et réguliers, prompt à s’empourprer, sous mes longs cheveux blonds comme les blés. C’était l’époque où, exception faite des tondus à ras qui se couvraient de gloire au Viêt-nam et ailleurs, la jeunesse était aussi indisciplinée que sa coiffure.All you need is love and give peace a chance !
    
    — Tu l’as vue, cette fois-ci ? m’a demandé Stan.
    — Ouais.
    — Beau morceau, non ? Mazette ! Quelle paire ! a-t-il ajouté en mettant ses paumes en creux au moins vingt-cinq centimètres en avant de ses pectoraux.
    
    Probablement joignait-il le geste à la parole afin de m’empêcher d’imaginer qu’il parlait de chaussures !
    
    — T’emballe pas, c’est peut-être des faux.
    — Des faux ? Tu déconnes, ou quoi ?
    — Bah ! ai-je dit. Pourquoi pas ? Fausse blonde, faux seins…
    — T’y connais rien, mec ! Je l’ai vue de près, moi ! Mazette ! Je peux te dire que c’est pas du toc.
    — Tant mieux pour elle, ai-je lancé. Tu devrais laisser ta zette en dehors de ça.
    
    En hommage à son exclamation favorite, j’avais pris l’habitude d’appeler « ta zette » ce dont il imaginait pouvoir honorer chacune de ses conquêtes féminines présentes et à venir.
    
    — Elle s’appelle Mélanie, a précisé Stan.
    — Grand bien lui fasse.
    — Oh ! Toi, évidemment…
    
    Il a laissé sa phrase en suspens, mais je devinais la suite. Il ne serait pas allé jusqu’à me traiter de chochotte, mais sous-entendait régulièrement que je ferais mieux de me conduire comme un vrai mec, au lieu de tant ...
    ... tergiverser avec les filles. J’ai souri, sans répondre. Je me tenais moi-même pour incurable : celles que je regardais me considéraient comme un pet insignifiant. J’aurais évidemment pu tenter d’attirer leur attention mais, dans ce domaine comme dans bien d’autres, j’inclinais à la procrastination. Je m’en étais ouvert un jour à Stan, et sa réplique, logique et imparable, avait fusé :
    
    — T’as qu’à voir celles qui te regardent,fieu ! C’est pas ça qui manque !
    
    Il avait une vision résolument optimiste des choses et, comme tous ceux de sa race, voulait rendre son enthousiasme immédiatement contagieux. Il s’était mis en tête de me déniaiser avant que je souffre de tendinite des poignets, et se plaisait à m’imaginer l’imitant dans ses exploits.
    
    — Celle-là, mec, tu pourrais te la faire comme pour rien, affirmait-il avec un clin d’œil complice.
    
    Mais dans mon esprit encroûté, une fille que je me ferais « comme pour rien » devait forcément ne pas valoir grand-chose !
    
    Assisté de mon copain et de quelques bières, j’avais néanmoins franchi le pas à plusieurs reprises et avais pu m’inscrire au tableau de chasse de quelques-unes qui, comme Stan, multipliaient les conquêtes dans un esprit de fête permanente. À dix-neuf ans, j’avais abandonné mon pucelage quelque part entre un casier de bières et un recueil de chansons paillardes, soulagé de n’avoir ramené de l’aventure qu’une gueule de bois plutôt qu’une maladie honteuse. Le lendemain de ce mémorable exploit, Stan avait déclaré, fort ...
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