1. Un voyage initiatique, une étape qui n'est pas oubliée


    Datte: 13/07/2021, Catégories: fh, inconnu, vacances, autostop, intermast, Oral pénétratio, fsodo, init, inithf, Auteur: Ijokpl, Source: Revebebe

    Il y a longtemps, une fin d’été en Espagne, le soleil semblait laisser tomber des briques. Il faisait chaud, épouvantablement chaud sur le bord de la route où je faisais du stop, à la sortie de Madrid. J’étais jeune, j’allais à Tolède. J’attendais depuis longtemps qu’une voiture s’arrête. Cela finirait bien par arriver ; pouce en l’air, je faisais signe à toutes les voitures, tous les camions, je les suivais du regard, espérant voir les feux arrière s’allumer.
    
    J’étais jeune, inexpérimenté, j’avais obtenu de faire ce voyage seul, une sorte de tour d’Espagne en stop. En ce temps-là, l’Espagne était encore un pays où la moitié des habitants semblait porter un uniforme, où une soutane… Je parlais correctement l’espagnol, assez pour bien me faire comprendre, et comprendre bien ce que l’on me disait.
    
    Il faisait chaud donc, et la matinée était déjà bien avancée. Lorsqu’une belle voiture se présente, une belle voiture anglaise – pas une Rolls ! – immatriculée à Madrid, je fais signe, sans conviction, par principe. J’ai le temps de voir qu’une femme conduit, elle ne semble pas ralentir. Logique ! Pourtant, je vois soudain les feux arrière s’allumer et la voiture se garer sur le bord de la route. Saisir mon sac, rejoindre la voiture en courant, j’avais l’habitude.
    
    — Voy a Toledo.
    — Montez !
    
    Bon, c’est clair, je suis français, et elle parle français.
    
    Je vais à Tolède donc. Elle me laissera un peu avant, elle se rend dans une petite ville, à quelques kilomètres de ...
    ... Tolède.
    
    — Pourquoi ce tour d’Espagne, que cherchez-vous ?
    
    C’est la deuxième fois que l’on me pose cette question. La première fois, avant Madrid, c’était dans une sorte de restaurant routier, à une table commune, un vieil homme. Comme je tardais à répondre, il m’avait dit, de cette voix basse et éraillée que seuls les Espagnols font entendre« ¡ Su arte ! ».
    
    C’est autour de l’art que nous discutons en route, de ma visite au Prado, de Barcelone, de la Sagrada Familia, de Gaudi. J’ai vu une corrida à Barcelone, je ne suis pas certain qu’elle apprécie les corridas, je n’insiste pas. Nous avançons. Pas aussi vite qu’aujourd’hui, mais nous allons bientôt arriver au but du voyage de ma conductrice. Elle doit avoir un peu plus de trente ans, elle est brune, grande, parle le français couramment, elle a de la famille en France et s’y rend de temps en temps. Je regrette que Tolède soit si près de Madrid. La conversation tombe.
    
    — Nous arrivons bientôt, me dit-elle.
    
    Et puis, spontanément :
    
    — Vous avez peut-être faim ? Venez manger chez moi, je vous reconduirai sur la route après manger.
    
    J’accepte avec gratitude. Sans arrière-pensée.
    
    Elle quitte la route, prend une petite route, puis un chemin de terre qui nous mène devant une grille, ouverte, et s’arrête devant une maison comme je n’en ai pas fréquenté beaucoup.
    
    — Laissez votre sac dans la voiture. Vous savez ce sera très simple.
    
    Sa gentillesse me confond. Je ne sais que répondre. Je la suis, elle m’installe dans un ...
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