1. Enfin !


    Datte: 10/07/2021, Catégories: hh, init, Gay Auteur: Igitur, Source: Revebebe

    Certainement subsiste une présence de minuit. Le remugle lourd d’un long corps à corps, une atmosphère chaude et humide, des taches de sperme séché qui dessinent sur le drap un archipel mystérieux où le temps est arrêté. La pendule bat le rythme de leurs rêves sur une de ses îles. La pendule bat le rythme du temps qui a séparé les corps, sur le lit, de part et d’autre de l’archipel onirique qu’ils avaient dessinée à l’heure où étaient jetés les dés.
    
    Un bras pendant hors du lit, le sexe mollement posé sur sa cuisse en direction de la porte, Marc dort. Un bras pendant hors du lit, le sexe mollement posé sur sa cuisse en direction de la fenêtre, Luc dort. Ils ne se sont rien promis. Ils ont descendu ensemble les escaliers du plaisir humain, cherché leur orgasme au tréfonds d’eux-mêmes pour le faire jaillir à la lumière de minuit, en archipel.
    
    Un léger goût de sperme qui persiste dans sa bouche, l’odeur de la présence d’un autre corps, Marc flotte sur les eaux incertaines d’un rêve qu’abolit lentement la réalité d’un jour nouveau qui approche. Il se revoit dans un château qu’il ne connaît pas, une chandelle à la main, au milieu d’une foule de convives sans visage, débarrassant un nouveau venu de son manteau et le découvrant entièrement nu. Il ressent le frôlement d’un bras, alors qu’une tablée joyeuse fête bruyamment quelque vie ou quelque mort, il n’arrive pas à définir si le centre de toutes les attentions est un homme, une femme ou un cadavre en putréfaction. Il a à ...
    ... ses côtés un être fascinant, un homme jeune, comme lui, qui a placé petit à petit, au cours du repas, sa jambe contre sa jambe, son bras contre son bras, et qui en lents mouvements l’entraîne dans une danse inaccoutumée.
    
    Et les voilà tournoyant dans un nuage au-dessus de la mer, enlacés peut-être, nus sans doute, car dans le rêve ce n’est qu’un rêve et le rêveur en a conscience. Il se réveille et revient à sa réalité. Il ne sait que faire de ces attouchements longs et appuyés qui se multiplient, de bras, de jambe, de pied. Il ne sait que penser de ce cœur qui s’emballe comme un cœur de débutant, le sien. Il soulève son visage au-dessus du pupitre, et voit, de l’autre côté de la classe, cette jeune fille qu’il ne regarde jamais sans rougir, à laquelle il ne parle jamais sans bafouiller. Elle s’approche de lui, la classe, le maître, les élèves disparaissent, ils sont seuls enfin, elle lui prend la main, lui baisse les yeux et voit la petit jupe légère à carreaux soulevée par l’érection d’un sexe d’homme de plus en plus long, de plus en plus gros qui dépasse de la jupe et se dresse devant lui. Et d’autres sexes, des vits, des bites, des flamberges, des dards, des gourdins, des pieux font la ronde autour de lui.
    
    Une voix chaude et posée lui murmure « N’aie pas peur ». Et le revoilà au dîner se donnant une contenance un verre de vin à la main, souriant à l’inconnu qui vient d’entamer une conversation avec lui en s’approchant si près que leurs cuisses sont collées l’une à ...
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