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Nouvelle (2)
Datte: 18/05/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Sabrina75, Source: Xstory
La pièce au parquet luisant est vaste mais chaleureuse malgré le peu de mobilier présent. Quelques canapés, un grand lit, des chaises éparses. Les murs blancs sont décorés avec sobriété de tableaux style renaissance. Elle est seule avec cet homme et pourtant rien ne l’effraie; la curiosité est la plus forte et son tempérament fonceur semble lui chuchoter de ne pas reculer. L’homme aux yeux azur reste d’un calme silencieux. Quand elle le regarde, il sort de la poche intérieure de sa veste un grand foulard bleu avec lequel il lui bande délicatement mais fermement les yeux. Une obscurité apaisante l’envahit. Lorsqu’elle lui demande ce qu’il fait, il reste muet. Elle sent à présent ses mains sur ses épaules puis elles se détachent et elle devine aux bruits de pas qu’il se déplace pour lui faire face. Elle imagine derrière son foulard qu’il la regarde attentivement puis soudain elle sent une main qui caresse sa joue. La surprise la fait tressaillir mais très lentement avec une douceur presque maternelle, l’homme continu d’explorer son visage. Il dessine le contour de ses lèvres avec ses doigts puis viens dégager en arrière les cheveux qui tombaient sur ses épaules. La respiration de la jeune femme s’accélère légèrement, elle reste là debout dans le noir, immobile et en attente. Enfin, elle sent les mains qui se détachent et entend l’homme quitter la pièce d’un pas lent. Elle n’a pas le temps de se demander s’il faut retirer le foulard. Une autre personne entre à son tour. ...
... Elle sait que ce n’est pas son premier cavalier accueillant car le pas et le parfum sont différents. Une senteur musquée lui indique que c’est un homme. Ce n’est pourtant pas son ami P. qu’elle reconnaitrait les yeux fermés sans hésiter. Inquiète mais toujours mue par la curiosité elle questionne à nouveau. Elle obtient pour seule réponse la caresse plus franche d’une main sur son cou. Cette nouvelle main est vigoureuse, moins douce, plus virile et semble sure d’elle. Après avoir tenu son cou et lissé son menton avec son pouce, elle descend vers ses seins qu’elle pétrit à travers la robe puis, comme pressée, elle termine sa course charnelle entre les jambes de la jeune femme. Mécaniquement, la fille aux yeux bandés recule ses hanches et songe à faire un pas en arrière mais la main la quitte. Elle sent à présent qu’on la guide par l’épaule et qu’on la place debout au centre de la pièce. Elle prend une profonde respiration comme pour se redonner du courage avant l’entrée en scène. Mais le répit est de courte durée car elle entend la porte s’ouvrir. Deux ou trois personnes entrent. Les pas sont toujours lents mais l’entourent et s’immobilisent près d’elle. Elle entend les respirations et sent le poids des regards sur elle. Rien ne se passe durant quelques instants qui lui paraissent une éternité. Elle se demande si elle a bien fait de venir, si son ami P. est là et si elle ne ferait pas mieux d’arrêter tout. Mais étonnamment cette idée lui est désagréable et la rend triste. ...