1. Quand le réel nourrit le fanstame


    Datte: 17/05/2018, Catégories: fh, campagne, train, cérébral, Oral Auteur: Morgane82, Source: Revebebe

    ... faire. Au moment où il monte dans le train, son regard m’attrape et sur ses lèvres, je lis « viens ».
    
    Encore un peu chancelante, je monte dans le train, je le cherche des yeux, il est là, il m’a gardé une place. Je m’assois et le remercie. Je suis mal à l’aise, j’ai envie de me blottir dans ses bras, sentir sa chaleur à travers sa chemise, glisser mes mains sur son torse, mais je n’ose pas… Il ne dit rien et moi non plus, le trajet va être long si on se mure dans le silence tous les deux.
    
    Il attrape son téléphone, consulte sûrement ses textos, certainement ceux de son « officielle », je me contrefous de sa femme, mais quand je le vois discuter avec « elle », je me retiens de ne pas exploser… Pourtant je n’ai aucun droit sur lui et si j’en suis là aujourd’hui, c’est qu’il n’est fidèle à personne, alors je me renferme un peu plus sur moi-même.
    
    Je pose la tête contre le dossier et ferme les yeux… Mon téléphone vibre… Ça doit être Bruno pour me souhaiter une bonne journée, je le lirai plus tard… Mon esprit s’égare et brusquement, je sens ses doigts sur ma cuisse. Je ne bouge pas, la surprise fait place à une douce torpeur. Mon cœur s’accélère et je sens mes joues s’empourprer, puis je l’entends dire :
    
    — Tu ne lis pas tes textos, ça a vibré.
    
    J’entrouvre un œil, le regarde, il a un sourire au coin des lèvres et son regard malicieux, je fonds quand il fait ça… j’attrape mon téléphone et ce n’est pas Bruno qui m’a écrit mais bien lui…
    
    Je le regarde, je ne sais ...
    ... plus quoi dire… J’avale difficilement ma salive et lui dis enfin « ok » et je referme les yeux aussitôt.
    
    Cet homme me pousse dans mes retranchements, je ne sais pas comment agir avec lui et surtout, je n’ai pas l’habitude. En général, les hommes que je fréquente prennent les initiatives, je n’ai qu’à suivre le mouvement et me laisser porter, mais avec lui, il y a comme un hic, il n’est pas comme les autres… Alors je me demande s’il n’ose pas, s’il ne veut pas, ne veux plus, ou s’il ne sait pas comment faire marche arrière…
    
    Il ne se livre pas assez, il ne dit rien, j’ai beaucoup de mal à le cerner et à savoir réellement ce qu’il veut.
    
    Le train arrive en gare, nos chemins vont se séparer pour la journée et je sais que je n’aurai pas de nouvelles de lui, car il sera trop pris par son boulot. Un dernier regard dans l’escalier et, d’un sourire charmeur, il me dit :
    
    — À ce soir.
    
    Comme prévu, je n’ai pas eu de nouvelles de lui aujourd’hui. Ça aussi, ça me change des autres. Les autres, je les ai à longueur de journée, soit par textos, soit par Skype et c’est comme ça que j’ai pu apprendre à les connaître. Alors qu’avec lui, je n’ai pas cette possibilité et ce n’est pas les courts trajets où parfois, on ne se dit rien qui m’aideront à le connaître. Mais si je ne devais devenir qu’un plan Q de plus parmi tant d’autres ça ne l’intéresse peut-être pas plus que ça de s’impliquer et dans ce cas-là, je comprendrais ses silences… Mais tout ceci n’est que des suppositions qui me ...
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