1. Jérém&Nico Saison 2 Episode 01 Recommencer sans lui.


    Datte: 23/06/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... comprendre que je n’avais pas le droit de laisser le bomécano seul avec ce fardeau, lui qui avait toujours été si adorable avec moi. Car, malgré ce qui s’était passé, il n’avait jamais eu l’intention de me faire du mal.
    
    C’est avec ma cousine et son charmant Philippe que j’ai fêté mon permis le soir même, c'est-à-dire, hier soir. Je n’avais pas le cœur à faire la fête mais je me suis forcé.
    
    Ce jeudi 6 septembre, après ce triple cauchemar, je me lève triste et abattu, pire encore que les jours précédents. La météo est grise sur Toulouse, tout comme elle l’est dans mon cœur ; le ciel de plomb et le vent frais annoncent les prémices de l’automne.
    
    Je ne sais pas comment me secouer la morosité qui me plombe en cette interminable attente de la rentrée à la fac.
    
    Comment faire pour recommencer sans lui ? Jérém, mon amour perdu, où es-tu mon Jérém ?
    
    En selle d’un pur-sang arabe à la robe bai foncé et à la crinière noire, un cavalier à la peau mate brave l’air déjà froid du matin ; il regarde la brume se dissiper peu à peu, il guette le lever de soleil sur les sommets immuables, il observe le matin redessiner le profil de la montagne verdoyante.
    
    Les pointes des boots posées sur les étriers, les talons vers le bas, les genoux légèrement pliés, les jambes imperceptiblement en tension, les rênes courtes, le jeune cavalier exerce sa maîtrise silencieuse sur l’animal.
    
    Habillé d’un pantalon d’équitation noir et d’un pull gris à capuche, cette dernière rabattue sur sa ...
    ... belle chevelure brune, le cavalier se tient bien droit sur sa monture, faisant presque un seul avec elle : un étalon porté par un autre étalon, sorte de magnifique centaure.
    
    Il allume une cigarette, en se disant que la fumée le réchauffera au moins de l’intérieur.
    
    Le bruit d’une cloche de troupeau parvient à ses oreilles ; ce qui lui rappelle, si besoin était, que le mois de septembre est arrivé et que l’été vit ses derniers jours : bientôt les troupeaux à l’estive vont redescendre dans la plaine ; bientôt il devra partir lui aussi, loin.
    
    Le cavalier reste longuement à s’imprégner des odeurs, des bruits et des silences de la montagne, il s’attarde à balayer du regard l’espace ouvert qui se dévoile peu à peu devant lui.
    
    Pourtant, si on suivait ce regard, on s’apercevrait que ses yeux ont cessé depuis un bon moment déjà de parcourir l’horizon, pour se figer en direction de sa ville, à 150 bornes de là, cette ville rose qu’il avait été pressé de quitter quelques jours plus tôt.
    
    S’il était parti de Toulouse pour atterrir dans ce petit village des Pyrénées, c’était pour se ressourcer et se changer les idées, comme il l’avait fait depuis son enfance : car la montagne l’avait toujours apaisé.
    
    Pourtant, cette fois-ci, ça n’a pas vraiment été le cas : quelque chose titille le beau cavalier, le hante, lui empêche de se sentir vraiment bien dans ce cadre naturel magnifique.
    
    C’est comme si une partie de lui était restée à Toulouse, et se refusait de la quitter, malgré ...