1. La peinture à l'huile...


    Datte: 10/06/2021, Catégories: fh, hplusag, hagé, inconnu, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral 69, nopéné, jeu, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... m’approche du bonhomme et pose la main sur son épaule dans l’espoir de le consoler :
    
    — Vous voulez rester seul ? Vous souhaitez que je revienne une autre fois ?
    — Au contraire, restez, ce sera moins dur si je sens quelqu’un près de moi, dit-il en reprenant contenance.
    
    Sentimentale comme je suis, j’ai de la peine à résister à un homme qui pleure. En plus, en le regardant de plus près, je dois avouer qu’il est franchement bien conservé, malgré sa tristesse, les cheveux gris et les années de vol gravées sur son visage. Il me trouble d’ailleurs d’emblée par sa manière de me dévisager. Le regard du peintre transparaît dans ses yeux posés sur moi. Je me sens à la fois importante et désirable.
    
    — Et, c’est là que vous avez peint tout votre vie ? dis-je pour me soustraire à l’émotion qu’il fait naître au fond de moi.
    — Les dernières années, oui ; au début je n’avais pas les moyens de m’offrir un tel espace.
    — Vous peignez encore ?
    — Plus depuis deux ans, non…
    — Vous avez arrêté d’un coup ? Que s’est-il passé ?
    — C’est à ça que j’étais en train de penser quand vous êtes entrée…
    
    Il se lève, commence à faire le tour de son atelier. Ses mains semblent dessiner des objets, des meubles que l’habitude lui fait encore voir. Il a la voix très douce, des gestes harmonieux. Décidément, c’est un homme agréable à regarder.
    
    — Un jour, mon inspiration s’est envolée ; je ne sais aujourd’hui toujours pas comment, ni pourquoi. J’ai tout essayé, j’ai recommencé des dizaines ...
    ... d’esquisses. Elles ont toutes fini au feu. Quelque chose s’était cassé. J’avais la tête pleine d’idées, d’images, mais ma main ne suivait plus. Si vous saviez quelle souffrance c’est de ne plus pouvoir traduire sur la toile ce qui bouillonne en soi…
    — Je crois que je peux comprendre. C’est un peu le thème du film la Belle Noiseuse, non ? Et cette envie, vous la sentez toujours en vous ?
    — J’ai appris à la faire taire… mais dans ce lieu, je la sens remonter en moi… ça fait si mal… c’est pour cela que je pleurais, excusez-moi !
    — Vous avez gardé votre matériel ? Vous ne voulez pas essayer de recommencer ?
    — J’ai tout jeté… c’était trop dur ! Je sentais les formes, les couleurs bourgeonner dans ma tête, mais j’aurais été incapable de les combiner sur la toile. Une question d’émotion, de force de vie, je crois…
    — Allez, allez, cessez de vous lamenter, il y a encore plein d’énergie en vous… je suis sûre que vous faites encore rêver plus d’une femme…
    — … Parce que vous vous imaginez que c’est la même énergie ? De toute façon, si c’est bien le cas, alors elle est morte et bien morte… plus le moindre sursaut depuis des siècles !
    
    Il s’approche lentement de moi, avec ce regard d’artiste qui capte la vie de son modèle. Il me dévisage, parcourt mon corps des yeux, en prenant tout son temps. Ma blouse d’été ne me protège plus de rien, je le sens m’imaginer nue, s’immiscer en moi, contrairement à ce qu’il veut bien me faire croire.
    
    Moi qui ne me trouve plus très attirante, non ...
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