1. [Sci-fi] Fièvre rose (1)


    Datte: 10/06/2021, Catégories: Divers, Auteur: Narcisseique, Source: Xstory

    J’ouvre les yeux sur une vision de rêve: un corps nu, le mien. Partout, il n’y a que miroirs et je peux m’observer sous toutes les coutures, moi, la poupée gracieuse, l’œuvre parfaite, Aphrodite, le canon de la Femme et l’Homme les plus séduisants.
    
    Chaud (e), je sens sur moi les rayons de lumière brûlants qui émanent d’une source artificielle située au-delà. De ma cage de verre réfléchissant, nageant dans une eau délicieuse que je peux boire et respirer, je savoure chaque sensation. Qu’est-ce que c’est bon !
    
    Mes yeux brillants, bienveillants et pleins d’envie sont à eux seuls une invitation à vivre, se tenir la main, faire l’amour, s’embrasser, se déclarer sa flamme et vivre ensemble pour toujours. Oh oui chéri (e), je t’aime. Je t’aime et toi, qui es fou de moi, tu me susurres ces mots à l’oreille, et chacun de tes "je t’aime" m’arrache un orgasme.
    
    La bouche accompagne le signal des yeux, cette bouche que tu embrasses franchement, tes mains me caressant partout où j’en ai envie, frôlant doucement ma peau pour me provoquer des frissons, puis glissant franchement sur mon corps perlé de sueur au bord de la fièvre.
    
    Les yeux dans les yeux, on se fait un bisou esquimau avec toute cette naïveté tendre de l’enfance, tu me caresses la joue puis éloignant nos deux visages pour mieux les contempler, tu vois toutes mes formes.
    
    Tu me doigtes, tu me branles, je pousse de petits gémissements et nos respirations haletantes continuent à faire monter la température.
    
    Nous ...
    ... sommes hors-sol, en apesanteur, naviguant au sein d’un vaste nuage de brume cotonneuse et douce. Tu me prends les fesses d’une main et je me provoque des frissons en me caressant, puis j’ai un autre orgasme.
    
    Soudain, je sens dans mon dos un vent froid, l’eau qui se dérobe sous mes pieds, la pesanteur reprendre ses droits et je tombe. Je m’écrase. Je touche terre. L’air m’arrache les poumons et une voix forte grésillant au microphone m’arrache les tympans :
    
    — Le sujet numéro trois cent quatre-vingt-onze a atteint la maturation à vingt-trois heures, zéro huit. Corpulence OK. Maturation sexuelle OK. État psychologique conforme aux attentes. Attend confirmation pour transfert en salle d’éveil.
    
    — Confirmation accordée.
    
    — Entendu. Lancement de la ventilation arrière de poussée et ouverture de la porte avant du sas. Correspondance terminée.
    
    Je tousse, crachant l’eau qui tout à l’heure apportait mon oxygène et obstrue maintenant mes voies respiratoires. Merde. Effondré(e), allongé(e) au sol, je me lève brusquement. Les miroirs ont disparu. Au lieu de cela je me trouve dans un tube de métal blanc, au beau milieu d’un vacarme insupportable composé du clapotis de l’eau qui coule du plafond du tube et de la ventilation qui me pousse violemment vers l’autre extrémité. J’ai un rire nerveux quand portant les mains à mon visage, mes seins, ma bite, ma vulve et mon ventre, je constate que je suis bien adulte, entier (e), hermaphrodite, et, je suppose, magnifique comme dans mon ...
«12»