1. Récits érotiques de la mythologie (17). Méduse


    Datte: 02/06/2021, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... l'archétype de la femme fatale et maudite.
    
    LA DENONCIATION DE LA FEMME FATALE
    
    Déjà Héraclite d’Ephèse (-544-480 avant JC), auteur d'un « recueil de Choses incroyables », faisait de Méduse une prostituée !
    
    À l'époque chrétienne, on reprend cette thèse pour dénoncer la femme fatale.
    
    Fulgence le Mythographe, auteur du IVème siècle, écrit que Méduse, ayant hérité d'une grande somme d'argent, s'en était servi pour développer l'agriculture. Son succès avait attiré l'attention de Persée, mais celui-ci, au lieu de l'épouser, l'aurait tuée, avec l'aide d'Athéna. Cela signifie, selon cet auteur, que l'union de la sagesse et de la force masculine peut vaincre le pouvoir et les charmes de la femme. Contrairement au récit antique, Méduse n'est plus un monstre à éliminer, mais devient une femme fatale par l'association que fait le christianisme entre sexualité et péché.
    
    Dans les « Étymologies », Isidore de Séville (560-6363) interprète le mythe comme une métaphore, les Gorgones étant « trois sœurs identiquement belles, comme si elles avaient un œil unique, qui frappaient à ce point ceux qui les regardaient que l'on pensait qu'elles les changeaient en pierre».
    
    Au XIIe siècle, développant la position de Fulgence et d'Isidore, le moine Bernard Silvestre propose, dans son commentaire de Virgile, une interprétation allégorique, selon laquelle Persée, personnifiant la vertu et aidé par Athéna la sagesse, réussit à venir à bout des tendances perverses représentées par ...
    ... Méduse.
    
    L'auteur anonyme de l'Ovide moralisé, au début du XVème siècle, va plus loin encore et décrit Méduse comme une « putain ... sage et cavilleuse / Decevable et malicieuse ». Le même thème revient dans une interpolation du Roman de la Rose.
    
    Le regard porté sur Méduse commence à changer avec Boccace, qui lui consacre un chapitre dans son ouvrage « De mulieribus claris (Sur les femmes célèbres) » écrit en 1374. Selon ce récit, Méduse est d'une telle beauté que les hommes qui la regardent en deviennent immobiles et perdent conscience.
    
    Christine de Pizan reprend le même thème dans La Cité des dames (1405) et voit dans les serpents de simples boucles dorées.
    
    LES ROMANTIQUES, MEDUSE ET LA FEMME FATALE
    
    Les poètes romantiques sont fascinés par le mythe de Méduse et donnent de nouveaux développements au thème de la femme fatale. Ce nouveau regard commence avec un poème fragmentaire que Percy Shelley (1792-1822) écrit en 1819, après avoir vu à Florence un tableau représentant la tête de Méduse entourée de serpents. Le poète s'intéresse à la grâce de ce visage et à la beauté qui se dégage de l'horreur, exaltant dans une antithèse le « charme tumultueux de la terreur ».
    
    Dans Jettatura (1857) de Théophile Gautier, le héros persuadé d'avoir le mauvais œil « se fit peur à lui-même : il lui semblait que les effluves de ses yeux, renvoyés par le miroir, lui revenaient en dards empoisonnés : figurez-vous Méduse regardant sa tête horrible et charmante dans le fauve reflet d’un ...
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