Deux cadavres et des premiers pas au cinéma - Histoires de Sexe

Deux cadavres et des premiers pas au cinéma

... complètement dingue, mon vieux ! fit l’inspecteur lorsque Grant l’eut mis au courant de son plan. Pas question que je vous donne mon autorisation.
— Ça, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire, ricana Gordini, qui connaissait bien son supérieur.

En refermant sa braguette, il attrapa un journal et se cala en arrière dans un des fauteuils.

— Et vous, de votre côté ? demanda le jeune policier.
— Lane est mort dans le coffre de sa voiture, et devinez quoi ? C’est à lui, la boîte où vous voulez aller vous faire sucer devant les caméras.
— Merde !
— Ouais, merde, comme vous dites. Une belle merde bien large avec de grosses ramifications. Alors c’est pour ça que je vais quand même vous laisser aller faire la star chez Eden, en espérant que vous découvriez quelque chose par la bande avant qu’on y aille en force. Par contre, pas question que vous emmeniez une civile là-dedans. Mademoiselle Penelope pourra sans doute faire l’affaire.
— De quchoi ch’agit-il ? s’enquit la secrétaire de l’inspecteur qui était sortie dans la petite salle d’eau voisine et se brossait les dents.
— Rien de plus que d’habitude, mais devant des caméras.
— C’est bien payé ? demanda-t-elle encore.
— J’en sais rien. C’est payé combien, Grant ?
— Aucune idée. Mais… si je puis me permettre, ils cherchent quelqu’un de plus… euh… enfin, de moins…
— Moins quoi ?
— Plus jeune, trancha Gordini que la scène amusait. Mais si y a que ça, on peut lui faire un contrat, à la petite, ce sera plus une ...

... civile.

Brouwer, consterné, observa l’un après l’autre ses deux adjoints avant de se lever.

— Bon, démerdez-vous, je m’en fous. Le plus urgent est de retrouver Wunkel. Et il nous faut plus de monde sur l’affaire. Mademoiselle Penelope, sucez qui vous voudrez mais trouvez-moi deux ou trois hommes pour nous aider. Lane est mort assassiné, et j’ai bien peur qu’une des dernières personnes à l’avoir vu vivant soit Wunkel. Gordini, du nouveau ?
— Je suis allé rendre visite à tous les types qu’ont laissé un message chez notre disparue. Pas grand-chose. Trois clients occasionnels. Des mecs mariés sans histoires qui l’ont pas vue depuis des lustres. Et le gros patron du « Sang Chaud », qui m’a appris vos petites frasques nocturnes.

Il lança un regard amusé vers Grant.

— Mais pas grand-chose non plus. Elle bossait là au black, deux ou trois soirs par semaine. Pas de nouvelles depuis presque dix jours, c’est pour ça qu’il a essayé de la joindre.
— Et sa copine, Carmina Sanchez ?
— Rien. Elle a juste l’air apeuré. Mais on la surveille.

Brouwer soupira. En se servant une tasse de café, il grommela :

— Ah si, je suis repassé à l’immeuble de Melinda, avec une photo de Lane, et la concierge l’a jamais vu. Elle est aussi formelle sur un point : ce n’est pas Wunkel qui est revenu tôt ce matin visiter l’appartement, mais elle assure que c’était un flic, avec une carte de flic et des vêtements trop grands. Conclusion : notre ami Wunkel doit être à poil quelque part.
— Où ...