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Sans maillot
Datte: 19/05/2021, Catégories: Première fois Auteur: Jpj, Source: Hds
Elle m’a dit, d’accord pour aller à l’océan mais sache que je n’ai pas de maillot. Faudra donc aller dans un coin désert si tu veux qu’on puisse se baigner. Je l’avais rencontrée au Super U. Elle y faisait ses courses et moi aussi. Elle était grande et mince, conforme au souvenir que j’avais d’elle, du temps de nos jeunes années. C’est elle qui m’a reconnu et est venue vers moi. Elle m’a nommé de mon petit nom et je l’ai serrée dans mes bras, heureux de la retrouvaille. J’étais surpris néanmoins du volume important de ses poumons qui faisaient barrière entre nous. J’avais gardé mémoire de deux petits pigeonneaux agiles et vifs sous mes mains et là je me retrouvais contre deux nibars de matrone chauds et mous qui prétendaient établir contact sur toute la largeur de mon thorax. J’étais content de la retrouver et je l’ai embarquée dans mon auto après qu’elle eût remisé ses achats dans son propre véhicule, fermé et abandonné sur le parking du supermarché. Elle riait et j’ai compris qu’elle aussi était heureuse de la rencontre et du destin malin qui nous avait fait nous trouver. Elle avait coupé ses cheveux longs d’ado et les avait fait teindre de couleur blonde. Du moins en mèches. Ses yeux noisette n’avaient pas changé. Son sourire était parfaitement identique à celui de ma mémoire. Elle caquetait et moi je me sentais bercé de ce caquetage. Sur le caillebotis, nous avons marché. Arrivés à l’océan nous avons encore parcouru longue grève vers le nord, ...
... vers la Pointe de Graves. Il n’y avait plus personne sauf un grand gars et son chien qui couraient sur le sable et dans l’eau, comme s’ils dansaient l’un avec l’autre. On s’est posés là. J’ai quitté mes sandalettes et mon short et tout. Elle a posé sa jupette et ses espadrilles et tout. Aussi. On s’est regardés mutuellement et on s’est embrassés et on a roulé dans le sable tout heureux de s’être retrouvés après tant de temps. Sa bouche avait gardé très exactement le parfum de vanille du passé et sa langue avait encore aujourd’hui l’impudence effrontée de mon souvenir, cherchant au delà de mes dents à épouser profondément ma propre langue en touche baveuse. Dans l’eau tumultueuse de l’océan nous avons joué puis nous nous sommes contactés de corps dans une baïne chaude. Ma tige bandée se frottait à son ventre et cherchait au creux de sa touffe frisée. Mais je n’avais pas prétention à l’enfiler. Du moins, pas encore. Nous avons regagné la berge. Le grand gars et son chien jouaient encore, nus. Il nous a souri, complice. Et le chien a jappé, joyeusement. La touffe sombre et bouclée contrastait avec la chevelure claire en casque raide. Elle me dit, je vois que tu me mates. Je suis moins prude que je ne l’étais à quinze ans. Maintenant je ne suis plus gênée de rester ainsi toute nue au soleil. Mon mari est fan de naturisme et nous avons parcouru la France et le monde en touristes héliophiles, ici Montalivet, le Cap d’Agde, Leucate, l’île du Levant ...