1. Boucler la boucle (première partie)


    Datte: 19/05/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... parfois les hétéros font un petit détour pour aller voir des mecs… mais ils restent hétéros… et il n’y a pas de remède pour ça, hélas… ».
    
    « Et toi, tu l’as… revu, après ce soir-là ? ».
    
    Je ne sais pas pourquoi je me lance dans ce genre de question dont la réponse peut potentiellement faire mal.
    
    « Non, jamais… et c’est pas faute de lui avoir proposé pourtant… ».
    
    « Tu lui as proposé ? ».
    
    « Oui… ça t’embête ? ».
    
    « Un peu… je suis amoureux de lui… enfin… je l’étais… bref… de toute façon, ça n’a plus d’importance… ».
    
    « Moi aussi je suis amoureux de lui, depuis tellement longtemps… bien avant le lycée… alors, techniquement, c’est moi qui l’ai vu en premier… alors, il est à moi… » il rigole ; avant de continuer plus sérieusement : « mais il faut croire qu’il te kiffe davantage qu’il me kiffe… ».
    
    « Et tu avais déjà couché avec lui avant ? ».
    
    Je ne sais toujours pas pourquoi je me lance dans ce genre de questions…
    
    « Non… enfin… oui… je l’ai sucé quelques fois, l’année dernière… mais il n’a jamais voulu me baiser… à part la fois où tu es venu… ».
    
    … dont la réponse peut potentiellement faire mal. Et ça fait mal.
    
    « Mais tu m’avais dit que c’était la première fois que… ».
    
    « Les pipes, ça compte pas… ».
    
    « Si tu le dis… ».
    
    Définitivement, ce n’était pas un bon plan d’aller parler à Guillaume. Parfois, il faut savoir être impoli.
    
    Découvrir que Jérém s’est fait sucer par un mec avant moi, ça me fait mal ; à côté de ça, même le fait qu’il n’a ...
    ... jamais cédé aux avances de son cousin après ce soir-là, ne ressemble à mes yeux qu’à un petit lot de consolation.
    
    Déjà qu’à la base je n’ai pas envie de parler de Jérém, j’ai de plus en plus envie de mettre fin à cette conversation qui, réplique après réplique, m’enfonce le moral. J’ai besoin de prendre l’air.
    
    « Je vais te laisser, je vais prendre un verre à l’étage… ».
    
    « Je t’accompagne… ».
    
    « Je vais retrouver des potes… » je mens promptement « je ne sais pas si on va rester longtemps… ».
    
    « Ah… ok… à un de ces quatre, alors… » fait-il, visiblement déçu.
    
    « Oui… c’est ça… ».
    
    Je remonte l’escalier, j’approche du comptoir et je commande mon mojito en pensant une fois de plus à Elodie, tout en savourant le soulagement de m’être débarrassé de Guillaume.
    
    Mon répit ne sera que de courte durée : j’attends ma boisson, lorsque mon regard tombe sur un mec assis à une table avec des potes ; c’est un mec barbu, beau comme un Dieu ; nos regards se croisent, le sien semble me toiser, me caresser, me déshabiller : ce qui est plutôt flatteur, vu le spécimen.
    
    Le fait est que ce mec non plus ne m’est pas totalement inconnu : et que là encore, je n’ai pas envie de provoquer des retrouvailles qui finiraient inévitablement par ressasser les souvenirs d’une autre nuit torride dans l’appart de la rue de la Colombette.
    
    Je tente de détourner mon regard, mais il est déjà trop tard : du coin de l’œil, je vois le mec se lever et approcher inexorablement.
    
    « Salut ! » fait-il, ...
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