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Luuzuu
Datte: 09/05/2021, Catégories: fh, collection, sm, attache, fantastiqu, fantastiq, Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... un univers dans lequel vous vous sentez si puissant, cette communion, cette sensation de revivre à la fois la création du monde et la fin du monde. Être avec l’autre, contre l’autre, dans l’autre. Puis le sacrifier à mes divinités pour un peu plus d’années, pour séduire encore et toujours d’autres futures victimes, hommes ou femmes, que j’aimerai à la folie et que j’offrirai au Néant, corps et âme pour qu’il ne reste plus rien de ma faiblesse. — Vous êtes fou, complètement fou ! — Je vois que vous ne comprenez pas ou que vous ne voulez pas comprendre… — Il n’y a rien à comprendre de vos… divagations ! Rien ! — Alors tant pis… Tant pis pour vous : vous ne savez pas ce que vous ratez ! Et malheureusement, vous n’êtes pas le premier… — Mais oui, c’est ça ! Bon, laissez-moi partir à présent ! — Je crains que ce ne soit… particulièrement… compromis… -ooOoo- Aujourd’hui, je suis dans ma villa du bord de mer, la sixième depuis que j’adore Luuzuu. En général, je reste vingt ans dans la peau d’une personne donnée avant de tout changer pour me rebâtir ailleurs. Et le plus longtemps possible. Néanmoins, il y a environ trente ans de ça, je suis tombé nez à nez avec un de mes beaux-fils alors que j’étais à trois mille kilomètres de chez lui. Sur le coup, j’ai fait semblant de rien, j’ai même réussi à persuader mon ancien parent que, fatalement, toute personne a au moins un sosie quelque part. Et puis, je n’avais plus non plus la même voix ni les mêmes gestes et manies. ...
... Pour mon bonheur, il était seul. Nous nous sommes retrouvés peu après devant un verre, et il m’a raconté qui j’étais, il y a trente ans. J’avais déjà oublié certains détails de moi-même. J’ai aussi découvert que j’avais certains tics que je conservais toujours sans m’en apercevoir ; grâce à lui, j’ai rectifié le tir. Il fut facile d’organiser un accident de circulation… J’aurais préféré le sacrifier lui aussi dans les règles de l’art, faisant ainsi d’une pierre deux coups, mais il y avait urgence. Depuis ce jour-là, je dépense beaucoup plus de fluide de vie à modifier mon apparence. Dehors, la mer est forte, le vent balaye le sable qui voltige partout, s’immisçant dans le moindre recoin. Verre à la main, je regarde ce qu’il reste de nature dans cette villégiature ultra select, le reste du bord de mer ayant ailleurs disparu depuis longtemps sous le béton et l’acier. D’ailleurs, qui oserait encore mettre un orteil dans cette mer digne du pire des cloaques ? Même les crabes ont disparu… Derrière moi, ma nouvelle compagne, Ophélia, une belle brune de trente ans aux longs cheveux qui tombent en cascade sur ses reins. Une rebelle par ces temps qui courent de crânes quasiment rasés de près ! Cette femme m’amuse beaucoup, elle me rappelle mon arrière grand-mère, celle que j’ai eu la chance de connaître, tout au moins les photos que j’ai pu voir d’elle quand elle était une jeune fille, juste avant son mariage. Un sacré bout de femme ! Comme mon actuelle compagne. — Toujours à ...