1. Breizh - Ar Gwenn-ha-du (Bretagne - Le noir et le blanc)


    Datte: 30/04/2021, Catégories: fh, dispute, intermast, Oral pénétratio, policier, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... commence pas tout à fait bien ! Tant pis, mais je ne baisse pas les bras pour autant ! Comme je suis bien éduquée par ma maman et mon papa, je réponds :
    
    — Merci !
    
    Vous remarquerez l’effort de le dire en français, cette fichue langue impérialiste. Je bois mon café sucré, enveloppée des conversations hautement primordiales sur les qualités de jeux de jambes des différents footballeurs locaux. Ça me fait une belle jambe !
    
    Tentative numéro deux : je respire un grand coup, je me décontracte et je me lance :
    
    — Euh, vous pouvez me passer le journal, svp ?
    
    Et hop, le journal sous mon nez ! Bon, ça va, j’ai compris : un mec qui parle avec ses copains de foot est totalement hermétique à quoi que ce soit ! Je suis presque persuadée que si je lui faisais un strip-tease sur le comptoir, sous son nez, il continuerait ses considérations footballistiques ! Par acquis de conscience, je promène un regard distrait sur les pages du journal. La météo promet d’être bonne demain. Bof, j’aurais aimé en profiter avec le blondinet, mais bon, je me suis plantée sur ce coup-là !
    
    C’est en soupirant que je regagne l’air iodé du petit port. Je traîne mon désœuvrement sur les quais. L’après-midi passe quand même assez vite, je mets mon nez partout, je suis assez curieuse de nature. Je converse même avec des pêcheurs, mais ceux-ci pourraient être allègrement mon père, voire mon grand-père. La plupart cause encore breton, ça me fait plaisir de pouvoir m’exprimer dans ma langue maternelle, ...
    ... mes parents étant des irréductibles de la Bretagne aux bretons !
    
    Le vent fraîchit, déjà presque dix-neuf heures. J’avise une sorte de brasserie qui me semble différente des pièges à touristes. Je passe commande, indifférente à ce qui m’entoure, je suis trop lasse, mon échec d’avec le blondinet n’a rien arrangé. Il y a beaucoup de va-et-vient, mais je m’en fiche : je mange. Pour le prix que je paye, ce n’est pas le nirvana, mais c’est correct…
    
    — Vous pouvez me passer le sucre, s’il vous plaît ? dit une voix masculine.
    
    D’un bras tout mou, je saisis le sucrier et je le tends au quémandeur, le nez toujours plongé dans mon assiette. Je disais quoi, moi ? Ah oui, la nourriture est correcte, mais pas de quoi y revenir. C’est tout juste si j’entends l’homme me remercier. Je bois un petit coup : le cidre n’est pas mauvais, mais mon père en fabrique du nettement meilleur !
    
    — Vous pouvez me passer le journal, svp ?
    
    Ah bon, j’ai un journal sur ma table ? Ah oui ! Je le tends à la voix masculine, le nez toujours dans mon assiette. Soudain, j’écarquille les yeux, une main vient de saisir mon poignet et une voix agréablement chaude murmure à mon oreille :
    
    — Faut-il que je danse sur la table, grimé en chippendale, pour que vous leviez votre mignon petit nez ?
    
    Mon blondinet !
    
    Sans attendre mon invitation, il s’assied à ma table, tout en me dévisageant effrontément. Moi, je ne sais plus trop où me mettre, la situation est étrange… Mais je serais idiote de m’offusquer, ...
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