1. Café et plus... si affinités


    Datte: 29/04/2021, Catégories: fh, inconnu, Oral Auteur: LoSandy, Source: Revebebe

    ... de tomber amoureux.
    — Tu es direct. C’est franchement précipité !
    — Je t’ai vue, là… Je me suis dit que je ferais bien ta connaissance. Maintenant, tu es là, face à moi, on fait connaissance. Il faut profiter, se laisser aller… J’ai vraiment envie de te revoir, de te faire l’amour.
    
    Je retire précipitamment les mains dont il a voulu se saisir, de la table.
    
    — N’aie pas peur. Tu ne crois pas qu’on pourrait se revoir ? Je crois que je suis amoureux… Un jour dans la semaine. Moi je viens tous les jours à Paris.
    
    Pourquoi je ne me lève pas immédiatement, je ne mets pas fin à cette conversation insensée et si pesante… ?
    
    — Moi, c’est très rare. Je suis très occupée et je travaille tous les jours.
    — Un après-midi, une matinée dans la semaine ? On se retrouve où tu veux… S’il te plaît… Tu as peur ?
    — C’est glauque.
    — Mais non, c’est beau ! On s’aime, on fait l’amour… J’ai très envie de caresser ton corps, de te voir nue, de te toucher…
    — Il faut que j’aille prendre mon train. Merci pour le café.
    — Attends, moi aussi ; je t’accompagne. Monsieur, vous auriez un stylo ? Je te passe mon numéro. Tu me rappelles tout à l’heure. Tu vois, c’est toi qui décides, je t’attends…
    
    Je respire un peu à l’air frais, sous la pluie légère. J’allume une cigarette.
    
    — Je peux te prendre par la taille ?
    
    Pourquoi je le laisse faire ?
    
    — Tu es tendue…
    
    Il a prestement posé sa main juste sous mon blouson de cuir, sur le tissu léger de ma robe. Toutes ces voitures, ça n’avance ...
    ... pas… Elles forment comme une barrière infranchissable vers la gare. Qu’est-ce que c’est que tout ce monde ?
    
    — Accès interdit ! Colis suspect ! La gare est évacuée !
    — Pour combien de temps ? Comment je fais pour prendre mon train ?
    — Ah ça, ma p´tit´ dame, je n’en sais rien ! Faut qu’les services de déminage interviennent… ça peut prendre quelques heures.
    — Viens, c’est l’occasion ! S’il te plaît, c’est une chance, c’est pour nous…
    — Mais non !
    — Je connais un endroit sympa. Pas très loin d’ici.
    — Je ne suis pas sûre. Je préfère attendre ici ; je ne veux pas rater mon train, rentrer tard…
    — Tu as entendu : ça peut durer un certain temps. Ce n’est pas un hasard, tu sais bien.
    
    Je lance, en boutade teintée d’humour noir :
    
    — À croire que la SNCF est de mèche avec toi…
    — Qui sait ? Allez viens !
    
    Je me laisse entraîner, comme absente. C’est ça : je ne suis pas là. La pluie, les façades, le bruit de la circulation, cette main, de nouveau posée sur ma taille, je la sens à peine… Ce n’est pas moi !
    
    — On y est presque… Tu rêves ?
    — Hein ?
    — Ça va être bien, tu vas voir. Ça va être beau.
    
    Je pèse soudain des tonnes.
    
    — Tu ne vas pas reculer maintenant, ce n’est pas possible ! C’est à deux pas d’ici, tu vas voir, on va être bien…
    — S’il te plaît… Non… on arrête là…
    
    Comment me retrouvé-je à sa suite dans ces escaliers étroits, poussiéreux ? Pour gravir les marches, il s’est placé devant moi, autant comme un guide que pour me hisser. Ses mains, derrière son ...
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