1. En pleins et en déliés


    Datte: 11/05/2018, Catégories: fh, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Rosebud, Source: Revebebe

    ... idylle serait à l’image de son tatouage : éternel.
    
    — On y va ? demandai-je en tendant le bras vers l’arrière-boutique où se trouvait le matériel et la table.
    — C’est parti.
    
    Je lui montrai les aiguilles dans leur emballage, lui expliquai l’importance du choix des encres, les mesures d’hygiène et lui fis signer l’incontournable document me dégageant de toute responsabilité en cas de non-respect des consignes et reprenant les soins à prodiguer, en particulier l’interdiction formelle de se baigner ou d’exposer sa peau au soleil, ainsi que l’application d’un baume cicatrisant durant au moins trois semaines. Une image fugace, mais ô combien délicieuse traversa mon esprit, celle d’une main féminine inconnue oignant ce sein avec tendresse durant de longues minutes. Je la chassai aussitôt. Je devais être pro-fes-sion-nel !
    
    Elle me regarda, confuse. Je baissai les yeux, honteux.
    
    — Faut que…, hésita-t-elle.
    — Oui, je me retourne si tu veux.
    
    Elle sourit.
    
    — Tu ne vas pas me tatouer les yeux fermés de toute façon.
    
    Elle déboutonna sa chemise. Il était clair qu’elle tentait d’y mettre le moins de sensualité possible. Peine perdue. Elle était la sensualité incarnée. Je me concentrai sur la préparation de mes encres, le réglage de la machine, mais mon regard capta le moment où elle ôta sa chemise, me dévoilant son ventre tonique, sa chute de rein divine et, sous une fine dentelle blanche qu’elle dégrafa d’un geste sûr, ses seins qu’elle tentait maladroitement de cacher ...
    ... avec ses mains.
    
    — Voilà… dit-elle en baissant les bras, comme pour se débarrasser d’une épreuve à passer.
    
    Il me sembla que mon cœur s’arrêta quelques instants. Devais-je lui dire que jamais de toute ma vie, je n’avais vu une telle splendeur ? Serait-elle plus détendue si je la complimentais sur leur tenue incroyable compte tenu de leur volume, sur la douceur apparente de sa peau, la parfaite symétrie des aréoles et des mamelons ? Ou valait-il mieux jouer l’indifférence du type blasé qui en vu défiler ? Mais les mots sortirent sans que je puisse les contrôler.
    
    — C’est un grand honneur pour moi que tu me confies de tels joyaux. Je vais donner le meilleur de moi-même pour, si cela est possible, les sublimer davantage.
    
    Elle s’approcha et déposa un baiser sur ma joue.
    
    — Merci… Jamais un homme ne m’a dit des mots aussi… délicats.
    
    Je crus qu’elle allait pleurer. Moi-même, je dus respirer profondément pour parvenir à bloquer mes canaux lacrymaux.
    
    Elle allait s’allonger sur la table, mais je la retins.
    
    — Il vaut mieux appliquer le stencil debout, en se tenant le plus naturellement possible.
    
    Elle laissa pendre les bras le long de ses hanches. Je découpai le motif et l’approchai de son sein gauche. Je tremblais, pour la première fois de ma vie. Il fallait absolument que je fasse abstraction des chefs-d’œuvre que j’avais sous les yeux, me conditionner pour travailler comme s’il s’agissait de la cheville poilue d’un biker barbu, faute de quoi, le dermographe en ...
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