0220 Adieu, mon Jérém (Saudade).
Datte: 27/04/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... soudainement à quel point j’aurais envie de fêter cette échéance imminente avec lui et à quel point il va me manquer ce jour-là.
« C’est quand ton anniversaire ? ».
« Le 15 septembre ».
Jérém hoche de la tête, il plisse les yeux d’une façon hyper sexy, il amorce un petit sourire plein de tendresse.
A cet instant précis, j’ai très envie de lui dire je t’aime.
« Jérém… » je me lance.
« Quoi ? » fait-il, avec beaucoup de douceur.
« Je t’aime, Jérém Tommasi ! ».
Jérém, JTM : comme une évidence, un pléonasme bâti autour d’une simple petite consonne.
Comme d’habitude, sa seule réponse à mes trois petits mots, les trois petits mots les plus beaux de l’Univers, est de me faire des câlins et des bisous.
Je sais que je suis quelqu’un de très spécial pour lui. Pendant ces quelques jours, je l’ai senti, il me l’a montré, et il me l’a dit plein de fois. Mais ça me ferait un bien fou de lui entendre dire ces trois petits mots à son tour.
Je le sais, il m’aime lui aussi, à sa façon. Mais j’ai besoin de lui entendre dire. J’en ai besoin maintenant. Ça me rassurerait, ça m’aiderait à apaiser la tristesse de cette séparation qui me happe comme dans un précipice sans fin. Est-ce qu’un jour j’aurai le bonheur de l’entendre me dire ces trois petits mots magiques ?
Un simple « moi aussi » ferait l’affaire.
« Je va vraiment falloir que j’y aille maintenant ».
Un dernier bisou volé sous la halle, et j’accompagne Jérém à la 205 rouge garée dans la rue.
« ...
... Fais attention sur la route » je lui lance, comme un dernier « je t’aime » déguisé, alors qu’il a déjà ouvert la porte et qu’il s’apprête à s’asseoir au poste de conduite.
« Toi aussi fais attention à la route, jeune conducteur ».
Je tends la main vers lui pour caresser une dernière fois ses cheveux bruns. Ses lèvres caressent mes doigts. J’ai l’impression que je vais m’effondrer d’un instant à l’autre.
« Je t’envoie un message quand j’arrive, si c’est pas trop tard ».
« Envoie quand même, même si c’est très tard ».
« Au revoir, Nico ».
« Au revoir, Jérém ».
La porte de la voiture se referme dans un claquement sourd et définitif, sans appel. Le moteur démarre.
Voilà, l’instant de notre séparation est arrivé. Il est là, devant moi. Rien ne peut le repousser. Ainsi se terminent ces petites vacances magiques. Tout simplement. Impitoyablement. Sans musique poignante, sans ralenti d’image qui soulignerait le côté dramatique du moment, sans chute spectaculaire, sans coup de théâtre imprévu qui changerait le scénario écrit d’avance. L’instant d’avant on était encore ensemble, l’instant d’après on est séparés.
Je regarde la 205 rouge quitter le parking et rouler droit devant elle, les larmes aux yeux. Je la regarde s’éloigner, devenir de plus en plus petite au fur et à mesure qu’elle prend de la distance. La 205 rouge s’en va, elle amène loin le gars que j’aime, loin de moi.
Je suis pétrifié de peurs. La peur de le perdre, la peur qu’il lui arrive quelque ...