1. Au détour d'un bar


    Datte: 10/05/2018, Catégories: hh, hplusag, hotel, hdomine, Auteur: Bichon_92, Source: Revebebe

    Au détour d’un bar
    
    18 h. À l’hôtel, je profite de l’espace affaires pour me connecter à Internet et récupérer mes courriers. Une petite salle où plusieurs boxes permettent d’être isolé. Gros fichiers à récupérer, connexion lente ; je décide d’aller griller une clope tranquillement en attendant la synchro complète. Le personnel de l’hôtel m’informe qu’il n’y a pas de problèmes à laisser mes affaires dans la salle quand je le lui demande ; suite à mes propos, un homme, la quarantaine passée, se lève et signale au groom qu’il va faire de même. Nous échangeons un sourire de convenance et allons fumer cette cigarette.
    
    Alors que j’allume ma cigarette, l’homme s’apprête à entamer la discussion quand mon téléphone portable sonne, coupant court à toute parole. Ma conversation se prolonge alors que, cigarette finie, il retourne sur son PC. Quand je rejoins à mon tour la salle, je m’excuse auprès de lui et me replonge dans la lecture de mes courriers. Comme souvent lors de déplacements professionnels, je suis seul et donc je m’occupe comme je peux pour ne pas aller trop tôt manger.
    
    19 h 30. Je quitte la salle où j’étais le dernier et rejoins ma chambre pour prendre une douche avant d’aller dîner. Pantalon, chemise, pas de veste, pas de cravate, je sors de ma chambre beaucoup plus décontracté. Il est encore tôt et je décide de prendre une bière au bar avant d’aller chercher un resto en ville. Installé au zinc, je prends ma bière au coin du bar. De l’autre côté, j’aperçois ...
    ... l’homme croisé dans la salleaffaires ; il lève sa bière dans ma direction pour trinquer à distance ; j’imite son geste puis détourne mon regard. Je finis celle-ci et quitte l’hôtel.
    
    Plein milieu de semaine, un tabac-journaux est encore ouvert : un magazine, un paquet de clopes et je poursuis mon chemin jusqu’à un resto argentin conseillé par le portier de l’hôtel. Seul à table, alternant plat et lecture ; une bonne viande, une demi-bouteille de vin, un dessert, un café, et je prends le chemin du retour.
    
    Bien qu’ayant pris mon temps, il est à peine 22 h et donc encore trop tôt pour aller patienter que la fatigue s’en prenne à moi dans la chambre. Magazine en main, je décide de m’installer au bar de l’hôtel pour bouquiner au détour d’une bière fraîche.
    
    — Je vois qu’on fait passer le temps aussi !
    
    Ces quelques mots me sortent de ma lecture. Tout sourire, l’homme déjà croisé par deux fois ce soir est en face de moi et me demande s’il peut se joindre à moi.
    
    — Je vous en prie.
    — Hervé, enchanté ! me lance-t-il.
    — Laurent, de même.
    — Vous reprenez quelque chose ? Une bière ?
    
    Hervé s’installe donc et nous faisons connaissance : je dirais qu’il a dans les 45 ans, les tempes grisonnantes, costume bien taillé, chaussures impeccables, belle gueule qui doit en imposer auprès des femmes. Au fil de la discussion, nous échangeons sur le travail d’abord ; lui a une boîte quia priori marche bien, moi simple consultant senior. Quand je l’écoute, j’ai l’impression d’entendre le ...
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