1. Comme avant


    Datte: 10/05/2018, Catégories: nonéro, tutu, nostalgie, regrets, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... qui font chaud ou des mots qui lorsqu’on ferme les yeux nous emportent jusqu’aux plus profonds souvenirs.
    
    Et puis, quand on sortira du restaurant, tu auras peut-être un peu froid, et dans un geste malhabile, je poserai ma veste sur tes épaules. Alors tu tourneras vers le mien ton visage, ton visage d’ange si pâle. Tes yeux reflèteront le ciel étoilé. Tu me souriras. Tu te blottiras dans mes bras. Tu m’appelleras « mon amour ». Comme avant. Comme avant qu’on soit fous. Comme avant qu’on soit trop grands.
    
    Dans les ombres de la nuit, on marchera, collés l’un à l’autre, nos mains enlacées, au hasard des ruelles endormies. On arpentera toute la ville jusqu’au petit matin, retrouvant les endroits que nous aimions.
    
    On attendra l’aurore pour aller voir le soleil se lever au-dessus du port. Pour voir la ville se réveiller doucement, s’animer peu à peu. On déjeunera devant l’océan, à la terrasse d’un café qui viendra d’ouvrir, en écoutant les mouettes et en respirant les embruns. Sans plus échanger un mot. Profitant de ces instants magiques.
    
    Puis on repartira doucement, fatigués, épuisés même, les yeux presque éteints. On longera la mer et rejoindra les falaises jusqu’à cette petite maison ; tu viendras coucher chez moi. Mais on ne dormira pas vraiment. Enfin pas tout de suite. On s’enlacera, encore, tendrement, offrant à nos corps notre amour. Offrant notre amour à nos corps. Comme avant.
    
    Après quelques ...
    ... heures de léger sommeil, on repartira se promener sous le chaud soleil du début d’après-midi. On ira sur les remparts, on parcourra les rues piétonnes. Il y a ce petit restau italien qui est encore là, dans la rue qui mène à la Porte Basse. On mangera encore les yeux dans les yeux, encore une fois.
    
    Et puis à la fin du jour, comme un peu nostalgiques, on repassera par les endroits irréels de notre enfance ensoleillée, de la vieille École des Marronniers au Parc aux Oiseaux, puis par ceux à demi effacés de notre adolescence insouciante. De notre jeunesse éternelle. De notre passion pathétique.
    
    Mais toi, mélancolique, tu te mettras à pleurer. J’essaierai de te consoler, d’essuyer tes larmes. Je te prendrai encore dans mes bras en te promettant que rien n’est perdu, que le plus beau reste à être vécu, qu’enfin on s’est retrouvés. Comme il y a tant d’années, quand on marchait déjà main dans la main, sans jamais penser à la suite. Comme avant qu’on soit fou, avant qu’on soit trop grands. Comme avant qu’on n’ait plus le temps de penser ne serait-ce qu’à nous.
    
    Tu tourneras encore une fois vers moi ton visage d’ange si pâle ; dans tes yeux brilleront des myriades d’étoiles évanescentes, et tu me souriras encore avant de te blottir dans mes bras. Et je prierai pour que chaque jour soit comme celui-là. Pour que des années durant tu viennes encore te blottir dans mes bras. Me parler d’amour à mi-voix. Comme avant. 
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