1. Deuxième dialogue


    Datte: 20/04/2021, Catégories: telnet, cérébral, revede, Auteur: Auteur anonyme, Source: Revebebe

    ... pas que tu ajoutes quoi que ce soit. Je ne veux absolument rien savoir de toi. Je te donnerai rendez-vous, un après-midi, dans le studio d’une amie. Je t’attendrai, dans le studio dans le noir le plus complet. Nous nous parlerons le moins possible, à voix basse. Nous ferons l’amour, sans attendre, sans rien à chercher à connaître de l’autre. Et seulement après cela, nous allumerons la lumière. En attendant, je ne veux rien savoir de plus sur toi. Surtout, rien de ta vie, de ton âge, de ton physique.
    — Ouaouh ! Comment refuser ? Rien que de te lire, j’ai l’impression d’avoir toujours eu, moi aussi, ce même fantasme ! Je ne savais pas que je rêvais de toi, mais je serais enchanté d’être ton rêve. Oui, c’est décidé, je serai « Le rêve de « le rêve d’ange » ».
    — Alors, c’est parfait. Je compte sur toi.
    — Mais ce n’est pas un canular ? Comment peux-tu être sûre que tu ne te trompes pas en me choisissant pour réaliser ce fantasme ?
    — Ça, ça fait partie de l’excitation du fantasme. Mais ton pseudo et ce court dialogue m’ont convaincue. Je suis sûre que je t’ai bien choisi. Et je ne suis pas mécontente du retournement de situation, tu croyais être le rêveur, et je t’ai transformé en rêve !
    — Après avoir convenu du rendez-vous, tu éteins ton minitel et commences à réaliser ce que tu viens de faire. Certes, tu pourras toujours faire marche arrière en demandant à Françoise, l’amie qui te prêtera son studio, de rester avec toi ce jour-là, si tu ne te sens pas d’aller jusqu’au bout ...
    ... de ton fantasme. Certes, ce n’est pas la première fois que tu trompes ton mari, mais jusqu’à présent tu n’avais pris aucun risque. Et puis, tu commences à penser à l’Enjoliveur. Et s’il est laid, sale, brutal ? Mais tu n’arrives pas à réellement t’inquiéter, tu as le sentiment qu’en quelques mots, sans fautes d’orthographe, avec un vocabulaire convenable et de l’humour, il t’a convaincu qu’il était un homme respectable et sans danger.
    
    Et puis, cette envie, elle t’est ancrée au ventre. Cela fait des mois que tu y penses nuits et jours. Etudiante, tu avais succombé, lors d’une soirée arrosée, à un beau brun. Une danse avait suffi pour que tu le laisses explorer ton corps par-dessus ta robe. À la deuxième danse, il t’entraînait dans une chambre inoccupée et, sans un mot, tu te donnais à lui immédiatement. Le souvenir de cette étreinte avec un parfait inconnu, dont tu ne connaissais même pas le nom, t’avait laissé un goût d’interdit jamais plus égalé. Au fil des ans, tu avais affiné ton désir en portant le souvenir à son paroxysme. Il fallait que tu recommences, mais, cette fois, sans même avoir la possibilité de voir au préalable l’homme qui te ferait revivre ce fantasme. La première fois, tu avais laissé faire un inconnu, mais cet inconnu, tu avais accepté de danser avec lui parce qu’il t’attirait physiquement. Tu avais eu le loisir de l’observer pendant la soirée. Tu avais aimé son allure, sa façon de danser. Aujourd’hui, tu ne veux laisser aucun sens choisir, décider. Tu ...