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Le grand méchant loup
Datte: 19/04/2021, Catégories: fh, frousses, rousseurs, revede, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe
... mélancolique, mais d’une douceur immense. L’amour à l’état pur ! Et il ne dormait pas. C’était une véritable hallucination ! Sa déesse se rapprochait, elle étendait des bras d’une blancheur immaculée, mais constellée de taches de rousseur. Il savait confusément que son corps en entier était couvert de ces taches. Il voyait sa poitrine se former. Une poitrine ronde, ferme, aux aréoles d’un rose le plus pur. Et toujours, elle lui souriait. Elle lui disait de tout son être qu’elle allait l’aimer… Que jamais il n’aurait, ne serait-ce que la moindre idée de l’étendue de l’amour qu’elle lui vouait. Et cette femme se rapprochait, s’agenouillait sur le lit où il était étendu, avançait tel un félin et l’enveloppait toujours plus de ses promesses d’amour absolu… Quand son réveil-matin a tenté de le tirer de son sommeil, Franck l’a juste arrêté : son rêve continuait et il était trop ce qu’il lui manquait pour qu’il veuille l’interrompre. C’était tellement réel que c’est son geste d’arrêter son réveil qui lui avait paru un rêve. Pourtant, il fallait bien qu’il se lève, les « malades du lundi », il savait trop ce qu’en pensait son supérieur. Il a ouvert un œil pour se rendre compte, avec effroi, qu’il était l’heure de partir au travail ! Il n’était ni douché, ni nourri, encore moins prêt pour les trente minutes de marche qui lui permettaient de se rendre à son bureau. Avant de se préparer, il a téléphoné au secrétariat et Martine, presque immédiatement, l’a mis en relation ...
... avec le bureau des chefs. Bon. Il s’est un peu fait « enguirlander », et a répondu un peu vertement, en disant que c’était son premier vrai retard, en trois ans de bons et loyaux services ! En vérité, il était un peu énervé de devoir quitter la fée qui avait partagé son sommeil, et qui s’estompait avec le temps. Il a fait le maximum : en 20 min, il a été prêt, douché et habillé. Certes, il n’avait pas mangé, mais il pouvait s’en passer… Presque une heure de retard, sans compter le temps de se rendre sur son lieu de travail. Il pourrait peut-être le réduire à une vingtaine de minutes, en marchant vite ?… Mary, était habituée, maintenant, aux regards que les gens jetaient sur elle. Cela faisait presque 10 ans, qu’elle vivait en France. Pourtant, elle ne savait pas exactement ce qui intriguait le plus : la pâleur de sa peau, qui confinait presque à la transparence, ou la couleur de ses yeux qui tirait plus sur le turquoise que sur le bleu clair. Un turquoise d’une pureté… s’approchant du blanc ! Elle n’était pas « albinos »… A-t-on jamais vu un albinos roux ?… Le jour était encore jeune, elle tenait dans sa main gauche, sa cape bleue : il fallait qu’elle protège sa peau. Elle serrait dans son autre main, un porte-monnaie qui contenait toutes ses économies : 556 euros… le prix exact d’un vase en cristal. Elle marchait le dos légèrement voûté, les deux mains croisées sur son ventre un peu rond. Chacune des choses qu’elle tenait était un trésor. Sa cape pour protéger sa peau ...